La police de Montréal a fouillé mardi un large bois dans l’est de Montréal dans l’espoir d’y repérer l’arme utilisée pour tuer Meriem Boundaoui. Un homme a été accusé lundi du meurtre de la jeune fille de 15 ans, tuée en plein jour dans Saint-Léonard l’an dernier.

Mardi, au passage de La Presse, des dizaines de patrouilleurs ratissaient ce secteur situé près du boulevard Gouin Est, sous le pont Charles-de-Gaulle, à l’aide de détecteurs de métal et d’un maître-chien. Un navire de recherche du SPVM effectuait aussi des fouilles, avec des agents à bord, le long de la rivière des Prairies.

Pour l’instant, la police ne confirme pas officiellement la cause de ces nouvelles recherches, parlant simplement de démarches en lien « avec un dossier des crimes majeurs datant de 2021 ». Le porte-parole Raphaël Bergeron a aussi confirmé la nature des fouilles, sans expliquer la cause. Des sources ont toutefois assuré à La Presse que celles-ci étaient directement liées au meurtre de Meriem Boundaoui.

Selon ces sources, les autorités auraient de bonnes raisons de croire que l’arme utilisée aurait pu être dissimulée dans ce secteur, en raison d’informations jugées sérieuses qui auraient été reçues dans les derniers jours. D’autres éléments de preuve, voire des indices supplémentaires, pourraient aussi y être trouvés, croit la police de Montréal.

Le tout survient au lendemain de l’arrestation d’un premier suspect dans ce dossier. Salim Touaibi, 26 ans, a en effet été accusé lundi du meurtre au premier degré de Meriem Boundaoui, au palais de justice de Montréal. Il a également été accusé de tentative de meurtre contre quatre autres personnes qui se trouvaient sur les lieux lorsque le crime a été commis.

La cause a été remise au 22 juillet. L’autre suspect, considéré comme un complice, n’a toujours pas été interpellé jusqu’ici. La mairesse de Montréal, Valérie Plante, s’est réjouie de la progression de l’enquête, réitérant que les efforts du SPVM « portent [leurs] fruits » avec le temps.

Cela dit, cette arrestation ne signifie pas que l’enquête policière est pour autant terminée. « Nous savons que le suspect appréhendé n’était pas seul le jour du drame », a avancé lundi le commandant Salvatore Serrao en conférence de presse, lundi après-midi. L’implication de Touaibi lors du drame n’a pas été précisée, afin de ne pas nuire à l’enquête. « Je peux vous dire qu’il a participé activement », dit-il. Selon des sources, Touaibi aurait conduit le véhicule utilisé lors du meurtre. Ce véhicule, dans lequel on aurait tenté d’effacer des traces du crime, aurait été retrouvé par les enquêteurs.

« Paix à l’âme de ma sœur »

Tous les membres de la famille de la jeune défunte ont par ailleurs assisté lundi à la comparution de l’accusé, qui s’est faite par visioconférence.

« Ce qu’on souhaite, c’est paix à l’âme de ma sœur et aux âmes de toutes les victimes. Surtout les jeunes victimes. J’ai confiance. Je remercie la sécurité canadienne, plus particulièrement québécoise », a déclaré Safia Boundaoui, sœur de Meriem, accompagnée des membres de sa famille, à leur sortie de la salle d’audience. « Nous sommes contents, mais nous attendons le procès pour voir la suite », a pour sa part affirmé le conjoint de Safia, Samir Bouchoul.

Rappelons que la jeune fille, originaire d’Algérie, qui se trouvait au Québec pour étudier et qui habitait chez sa sœur à La Prairie, a été tuée par balle le 7 février 2021. Elle devait avoir 16 ans le mois suivant. Un an après le drame, en février dernier, les proches et amis de la famille de Meriem Boundaoui ont commémoré sa mort en disant espérer que justice soit rendue.

Elle se trouvait avec un ami, passagère dans une voiture immobilisée dans le stationnement d’une boulangerie de la rue Jean-Talon, dans l’arrondissement de Saint-Léonard, lorsque le crime est survenu. À ce moment, trois projectiles ont alors traversé la vitre de la voiture dans laquelle se trouvait Meriem Boundaoui avant d’atteindre l’adolescente de 15 ans à la tête.

Selon nos informations, le jeune homme qui accompagnait l’adolescente discutait avec d’autres jeunes lorsqu’une voiture avec deux individus à bord est passée près du groupe debout à proximité du véhicule et a ouvert le feu en sa direction. Un des jeunes debout près du véhicule a été blessé, mais des projectiles ont touché à la tête l’adolescente qui était assise dans la voiture et qui est morte sur le coup.

Avec Daniel Renaud et Alice Girard-Bossé, La Presse