Un artisan connu de l’industrie musicale québécoise a été acquitté de nombreux crimes sexuels à l’égard d’un mineur. Toutefois, Julien Aidelbaum-Valade a reconnu que des évènements survenus à l’été 2020 font craindre aux autorités qu’il s’en prenne à des enfants.

Le fondateur du festival Santa Teresa et ancien imprésario d’Alex Nevsky et de Loud Lary Ajust faisait face à de graves accusations criminelles depuis janvier 2021 : incitation à des contacts sexuels d’un enfant de moins de 16 ans, production de pornographie juvénile, leurre informatique, obtention de services sexuels d’un enfant moyennant rétribution et rendre accessible à un enfant du matériel sexuellement explicite.

Vendredi dernier, le procureur de la Couronne MJérôme Laflamme a annoncé à la juge Sylvie Durand n’avoir « aucune preuve à offrir », entraînant ainsi l’acquittement de l’homme de 32 ans sur tous les chefs d’accusation. Les faits reprochés à Julien Aidelbaum-Valade ne seront donc jamais rendus publics.

« Monsieur a fait un très grand nombre de mesures afin de se reprendre en main », a vaguement déclaré l’avocat de la défense MVincent Rondeau-Paquet lors de l’audience de quelques minutes. Aucun détail sur lesdites « mesures » ou sur les craintes des autorités n’a été précisé devant la juge.

Au terme de « longues discussions » avec la défense et d’un « long processus » de M. Aidelbaum-Valade, ce dernier s’est cependant engagé à respecter de sévères conditions en vertu d’un « 810.1 », a expliqué MLaflamme. Cette disposition du Code criminel permet d’imposer des engagements à une personne, lorsque les autorités ont des « motifs raisonnables » de craindre la commission d’une infraction d’ordre sexuel sur un enfant. Un crime n’a donc pas besoin d’avoir été commis.

« Vous êtes prêt à faire l’admission ce matin qu’en raison d’évènements survenus entre le 31 juillet et le 3 août 2020, la personne qui a fait la dénonciation […] a des motifs raisonnables de croire à la possibilité d’une commission d’une des infractions à l’égard d’une personne de moins de 16 ans », a ainsi demandé à son client MRondeau-Paquet.

La plupart des conditions imposées à Julien Aidelbaum-Valade pour une période d’un an concernent le plaignant mineur, dont les initiales se retrouvent sur deux chefs d’accusation. En effet, il sera interdit à l’ex-imprésario de communiquer avec le plaignant ou de se trouver à moins de 150 mètres de lui.

Également, Julien Aidelbaum-Valade s’est engagé à ne pas être en contact avec un adolescent de moins de 16 ans, sauf sous la supervision d’un adulte, et à ne pas occuper d’emploi où il pourrait avoir une relation de confiance ou d’autorité avec un mineur de moins de 16 ans.

Figure connue de l’industrie du spectacle, Julien Aidelbaum-Valade a entre autres été programmateur pour [co] motion, anciennement la Corporation de la salle André Mathieu.

Depuis 2019, Julien Aidelbaum-Valade ne fait plus partie de l’équipe du festival Santa Teresa. Le chanteur Alex Nevsky a aussi rompu ses liens professionnels avec lui en mai 2020.

Avec Émilie Côté, La Presse