La poursuite de Gilbert Rozon réclamant 450 000 $ à Julie Snyder et Pénélope McQuade pour diffamation ira de l’avant. La requête des deux animatrices visant à mettre fin aux procédures, qui relèvent « d’une poursuite-bâillon », selon elles, a été déboutée en Cour d’appel, vendredi.

Dans leur demande d’arrêt des procédures, Julie Snyder et Pénélope McQuade jugeaient que l’objectif principal de la poursuite de Gilbert Rozon était de « limiter leur liberté d’expression » ou celle d’autres victimes alléguées. Le juge en Cour d’appel, Mark Schrager, a estimé que l’action en justice de M. Rozon ne relevait pas de la poursuite-bâillon. « Plusieurs demandes en justice alléguant des agressions sexuelles ont été intentées contre [lui] après le dépôt de l’action en diffamation », a fait valoir le juge.

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Julie Snyder

« Il m’est difficile de conclure, à première vue, que la liberté d’expression des requérantes ou même d’autres personnes se voit limitée », a soutenu le juge Schrager. Julie Snyder et Pénélope McQuade avaient d’abord demandé l’arrêt de la poursuite en Cour supérieure du Québec. La requête avait été rejetée par le juge Yves Poirier, le 25 janvier dernier, qui avait affirmé qu’elle n’avait pas « de chances raisonnables de succès ». Elles s’étaient alors tournées vers la Cour d'appel.

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Pénélope McQuade

Gilbert Rozon, ancien patron de Juste pour rire, a été accusé d’inconduites sexuelles par de nombreuses femmes en 2017. Dans sa poursuite en diffamation, il réclame 450 000 $ aux deux animatrices pour avoir porté atteinte à sa réputation et avoir tenu des propos qu’il juge diffamatoires durant l’émission La semaine des 4 Julie, en septembre 2020.

L’animatrice Julie Snyder et son invitée Pénélope McQuade avaient allégué que le magnat de l’humour aurait commis des gestes à caractère sexuel non consentis à leur égard. Dans sa poursuite contre les deux femmes, M. Rozon juge avoir fait l’objet d’une « une attaque planifiée, orchestrée et mise en scène ».

Avec Alice Girard-Bossé, La Presse