Au terme de son second procès, Raymond Henry Muller a été reconnu coupable vendredi du meurtre au premier degré de son colocataire et partenaire musical Cédric Gagnon. Un meurtre particulièrement crapuleux, puisque le meurtrier a tué son ami à coups de guitare avant de découper son corps, lequel n’a jamais été retrouvé.

Le jury a délibéré pendant neuf jours au palais de justice de Montréal avant de rendre son verdict vendredi après-midi, évitant ainsi le scénario du premier procès. Celui-ci s’était en effet terminé en queue de poisson l’an dernier, alors que le jury avait été incapable de s’entendre unanimement.

Raymond Henry Muller se retrouve ainsi automatiquement condamné à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans. Il a également été reconnu coupable d’outrage à un cadavre.

En 2018, Cédric Gagnon et Raymond Henry Muller partageaient un logement rue Bernard Est, dans le quartier Mile End à Montréal. Les deux hommes étaient guitaristes au sein du collectif de musique Pirates !. Le groupe donnait des spectacles ici et là et répétait souvent sous le viaduc Van Horne.

Au début de juillet 2018, Cédric Gagnon, 39 ans, a disparu sans donner de nouvelles à ses proches, inquiets. En fait, Raymond Henry Muller l’avait assassiné et s’était débarrassé du corps en le jetant vraisemblablement aux ordures. Mais ce n’est qu’à la fin du mois d’août 2018 que les policiers ont fait la terrible découverte en intervenant à la suite d’une tentative de suicide de l’accusé.

Dans sa lettre d’adieu, le musicien révélait avoir tué Cédric Gagnon avec sa guitare basse, le 4 juillet dernier, alors que ce dernier dormait sur son canapé. Le meurtrier y détaillait précisément de quelle façon il avait découpé le corps, notamment avec une meuleuse et une scie. « Ce que j’ai fait est horrible et inadmissible. Il n’y a pas de mots pour décrire ça », lit-on dans la lettre.

Cette lettre était au cœur de la preuve du ministère public, représenté par MMarie-Claude Bourassa. Raymond Henry Muller avait ensuite avoué, lors de son hospitalisation, avoir tué Cédric Gagnon.

L’affaire a toutefois donné du fil à retordre au jury puisque le corps de la victime n’a jamais été retrouvé. Au premier procès, l’accusé avait livré un récit particulièrement surréaliste en racontant au jury avoir inventé toute cette histoire dans le but de retrouver Cédric Gagnon.

Les observations sur la peine sont prévues jeudi prochain.