Le jury du procès de Dominico Scarfo est maintenant séquestré et commencera ses délibérations jeudi matin.

Le juge Michel Pennou de la Cour supérieure, qui préside le procès qui a duré environ deux mois et qui s’est déroulé au Centre de services judiciaires Gouin, dans le nord de Montréal, a fini de donner ses directives aux jurés en fin d’après-midi mercredi.

Scarfo, 49 ans, est accusé de complot et des meurtres prémédités de deux lieutenants de la mafia montréalaise, Lorenzo Giordano et Rocco Sollecito, commis à Laval, en 2016.

Selon les prétentions de la Poursuite, assurée par MMarie-Christine Godbout, MIsabelle Poulin, MKarine Cordeau et MCatherine Sheitoyan, Scarfo était la personne qui tenait l’arme qui a tué Giordano, alors que ce dernier venait d’arriver dans le centre de conditionnement physique où il s’entraînait régulièrement, situé près de l’autoroute 440, le premier mars 2016.

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Lorenzo Giordano

Quant au meurtre de Rocco Sollecito, qui venait de sortir en VUS de son immeuble à condo du boulevard Saint-Elzéar le 27 mai 2016, Scarfo aurait conduit une voiture devant le véhicule de la victime, et aurait effectué un arrêt obligatoire de quelques secondes pour faciliter la tâche à un complice.

Celui-ci est sorti d’un abribus dans lequel il se cachait et a abattu le mafioso de plusieurs projectiles alors que ce dernier était au volant de son VUS.

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Rocco Sollecito

Mais deux ans plus tard, ce complice – dont on ne peut révéler l’identité – s’est mis à collaborer avec la Sûreté du Québec, a signé un contrat avec l’État et est devenu ce qu’on appelle un agent civil d’infiltration (ACI).

Durant l’été 2019, il a renoué contact avec Scarfo et lui a reparlé des meurtres, alors qu’il cachait un dispositif d’enregistrement.

Ces enregistrements, écoutés intégralement par les jurés, ont constitué l’épine dorsale de la preuve de la Poursuite.

Un autre moment fort – et parfois houleux – a été le témoignage de l’ancien tueur à gages devenu ACI.

Dans sa plaidoirie, MGodbout de la Poursuite a insisté sur le fait que beaucoup d’éléments dans les enregistrements et le témoignage de la taupe de la police ont été corroborés.

De son côté, la Défense, représentée par MLuc Trempe, aidé de MPeter Georges-Louis, a plaidé, en résumé, que le témoignage de la taupe n’était pas crédible et qu’il ne fallait pas le dissocier des enregistrements présentés en preuve.

Toujours selon les prétentions de la Poursuite, Giordano et Sollecito auraient été tués sur l’ordre des frères Salvatore et Andrew Scoppa alors au cœur, en 2016, d’un conflit avec la faction sicilienne de la mafia montréalaise.

Les deux frères Scoppa ont été assassinés à leur tour respectivement en mai et octobre 2019.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.