Le leader du groupe d’opposition aux mesures sanitaires les Farfadaas, Steeve Charland, présumément impliqué dans le siège d’Ottawa, retrouve la liberté en attente de son procès. La Cour lui a interdit d’utiliser les médias sociaux et de participer à des manifestations liées à la COVID-19 ou au « convoi de la liberté », jusqu’à la fin des procédures judiciaires.

La juge Jocelyne St-Jean lui a également interdit de se trouver à proximité du Parlement d’Ottawa et à d’autres endroits où s’étaient installés les camionneurs pendant le blocus de la capitale, en plus d’imposer une caution totalisant 22 000 $ à deux de ses proches qui se sont portés garants de sa libération.

La justice lui a aussi interdit d’entrer en communication avec plusieurs organisateurs du convoi, notamment Tamara Lich, Pat King, Chris Barber et Benjamin Dichter, sauf en présence d’un avocat. M. Charland se voit aussi interdit d’appuyer financièrement toute activité liée à l’opposition aux mesures sanitaires.

« C’est pas de gaieté de cœur que j’accepte, mais je comprends la situation et je vais les respecter », a promis M. Charland peu après que la juge a rendu sa décision.

Connu sous le nom de « L’Artiss », M. Charland aurait activement participé, avec les Farfadaas, au ravitaillement des camions qui ont bloqué les alentours du Parlement pendant trois semaines en janvier et février. Son groupe avait installé son quartier général dans un stationnement de Gatineau, duquel ils ont fini par être expulsés à la suite d’une injonction réclamée en Cour supérieure du Québec par le propriétaire de l’endroit.

Il a été arrêté le 26 février à Vankleek Hill, à environ une heure de route à l’est d’Ottawa, dans un stationnement où se seraient rassemblés plusieurs acteurs du convoi de camionneurs, qui avaient été délogés des alentours du Parlement la semaine précédente. C’est la Police provinciale de l’Ontario qui lui a passé les menottes, exécutant un mandat d’arrestation obtenu par la police d’Ottawa.

M. Charland fait face à des accusations de méfait et d’avoir conseillé à d’autres personnes de commettre un méfait.

Une ordonnance de non-publication nous interdit de révéler quelque détail que ce soit au sujet de la preuve et des témoignages qui ont été présentés à cette étape. Il est tout à fait habituel qu’une telle ordonnance soit imposée aux journalistes et aux autres observateurs à ce stade du processus judiciaire.

Sa conjointe, Karol Tardif, a affirmé publiquement qu’elle s’est portée garante de sa remise en liberté en offrant une caution importante. « En 2022, avoir aidé des truckers à partir leurs véhicules et s’assurer qu’ils ont été nourris pendant leur siège au Parlement, ç’a été considéré comme un méfait », a dénoncé cette dernière dans une vidéo qu’elle a mise en ligne.

M. Charland est également accusé de méfait au Québec pour avoir présumément bloqué le pont-tunnel Louis-Hippolyte La Fontaine en mars 2021, en compagnie d’autres membres des Farfadaas. Son procès pour cet évènement est prévu pour le début 2023.