Deux adolescents auraient agressé sexuellement une jeune femme de 18 ans dans une salle de cinéma de Terrebonne, dans la couronne nord de Montréal. Une enquête tente actuellement de déterminer si la victime a été droguée contre son gré.

Les faits se sont produits un peu après 19 h, samedi dernier, au Cinéma Guzzo du chemin du Coteau, à Terrebonne. La victime avait un rendez-vous avec un jeune homme de 16 ans, mais ce dernier se serait finalement présenté avec son ami, âgé de 17 ans.

Selon le capitaine Joël Lamarche, du Service de police de Terrebonne, de Sainte-Anne-des-Plaines et de Bois-des-Filion, les trois personnes ont d’abord pris place dans la salle « et ont choisi une place complètement à l’arrière, et donc isolée » du reste des spectateurs.

Pendant la projection, la victime et les deux hommes ont consommé plusieurs boissons alcoolisées, ce qui a éventuellement rendu la jeune femme « très somnolente ». C’est à ce moment que les deux jeunes hommes l’auraient agressée sexuellement.

Des témoins présents dans la salle sont toutefois rapidement intervenus en s’apercevant de ce qui se passait, et ont avisé des employés du cinéma de la situation. Ces derniers ont ensuite immédiatement contacté les autorités policières. Des patrouilleurs ont finalement pu procéder à l’arrestation des deux suspects, qui étaient toujours sur place à leur arrivée.

La victime a-t-elle été droguée ?

La police de Terrebonne dit avoir fait évacuer la salle de cinéma, qui comptait quelques dizaines de personnes au moment des faits, afin qu’un technicien en identité judiciaire puisse « récupérer certains items ». L’objectif des enquêteurs est notamment d’établir si d’autres substances – par exemple du GHB – auraient pu « être placées à l’intérieur » des boissons alcoolisées afin d’agresser la victime.

Au moment de leur arrestation, les deux jeunes hommes ont été interrogés, puis libérés sous promesse de comparaître devant un juge. Ils feront tous les deux face à des accusations d’agression sexuelle, a confirmé le capitaine Joël Lamarche jeudi.

C’est le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) qui confirmera la nature des accusations qui seront déposées dans ce dossier, au cours des prochains jours.

Sur place, les enquêteurs ont aussi recueilli la déposition de la victime, mais celle-ci était pratiquement inconsciente. Une assistance médicale lui a donc été offerte, ainsi que diverses ressources d’accompagnement et de soutien aux victimes d’agression sexuelle.

Sous le choc

Joint par La Presse, le propriétaire des Cinémas Guzzo, Vincent Guzzo, s’est dit particulièrement choqué par cette agression dans son établissement. « J’ai une fille de 11 ans et quatre garçons. Je me suis demandé où le monde s’en va. Je suis de tout cœur avec la jeune fille et ses parents », a-t-il expliqué.

« Depuis l’ouverture du Cinéma Guzzo, il y a 46 ans, c’est la première fois que survient une histoire semblable, c’est un non-sens. Des directives indiquent aux employés comment réagir dans différentes situations. Ils ont fait le nécessaire dans les circonstances, et la police est arrivée immédiatement. Nous procéderons à un examen approfondi de nos politiques et procédures avec les autorités pour voir comment elles peuvent être renforcées, si nécessaire », a aussi promis M. Guzzo.