L’homme de 21 ans accusé d’avoir violemment agressé une fillette de 10 ans, lundi dans Pointe-aux-Trembles, sera détenu à l’Institut de psychiatrie légale Philippe-Pinel, où il subira une série d’évaluations. « Très ébranlée », la famille de la fillette se dit tout de même rassurée que l’homme ne soit pas en liberté.

« On veut s’assurer que le criminel, le monstre, ne sortira pas, qu’il ne sera pas remis en liberté sous conditions. C’est un danger public », a martelé la tante de la victime, en mêlée de presse mercredi au palais de justice, peu avant la comparution de l’accusé.

Sa nièce, dont l’identité est toujours protégée par une ordonnance de non-publication, « va mieux », mais est encore « sous le choc ». « Ça va prendre du temps », a-t-elle glissé en parlant de sa guérison physique et psychologique. « C’est une victime. Elle ne méritait pas ça. »

De nombreux membres de la famille de la victime étaient d’ailleurs présents au palais de justice mercredi. La mère de la fillette était toutefois absente, car elle se trouve toujours pour le moment « à son chevet » dans un centre hospitalier.

Des évaluations à faire

C’est donc sous le regard attentif de la famille que Tanvir Singh, accusé de voies de fait graves, voies de fait armés, voies de fait causant des lésions corporelles et possession d’une arme dans un dessein dangereux, a comparu par visioconférence en fin d’après-midi. Il sera détenu à l’Institut de psychiatrie légale Philippe-Pinel d’ici son retour devant la Cour, le 23 mars. L’accusé a déjà subi mercredi une première évaluation en lien avec de possibles problèmes de santé mentale, par un criminologue.

Cette première évaluation a démontré qu’il était « nécessaire », selon la procureure de la Couronne, MAnnabelle Sheppard, de réaliser une seconde évaluation afin de déterminer s’il est apte à avoir son procès. Si tel est le cas, sa responsabilité criminelle sera ensuite évaluée. En cas d’inaptitude à avoir un procès, Singh demeurera détenu jusqu’à ce qu’il prenne du mieux. Dans le cas inverse, il retournera de nouveau à l’Institut Philippe-Pinel, mais cette fois pour une durée de 30 jours, où on évaluera sa responsabilité criminelle.

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

MAnnabelle Sheppard, procureure de la Couronne

Vêtu d’un t-shirt noir, d’un masque et d’une paire d’écouteurs, l’accusé a semblé comprendre ce qu’on lui ordonnait, répondant notamment « oui, monsieur » au juge, qui lui expliquait la procédure.

La Couronne, elle, assure être en lien constant avec la famille. « C’est au cœur de nos préoccupations d’assurer tant pour la jeune victime que pour sa famille qu’ils aient le meilleur accompagnement et le meilleur soutien possible », a noté MSheppard. À la sortie du palais de justice, un proche de la victime a indiqué en fin de journée que le fait que l’accusé demeure détenu était rassurant pour tout le monde. « C’est un danger pour la société, c’est sûr », a-t-il dit à son tour.

Violente agression

L’agression en cause dans cette affaire s’est produite sur le boulevard du Tricentenaire, près de la rue Notre-Dame, vers 11 h 30 lundi. Deux jeunes filles « circulaient sur un trottoir lorsqu’elles ont été abordées par un homme de 21 ans qui, soudainement, s’en est pris à une jeune fille en la tabassant », avait alors indiqué le porte-parole de la police de Montréal, Raphaël Bergeron.

Des passants se sont alors interposés pour mettre fin à l’agression. Presque au même moment, des patrouilleurs qui passaient par là sont intervenus et ont arrêté l’homme. Transportée à l’hôpital, la victime souffrait notamment d’un choc nerveux et avait été grièvement blessée, ayant reçu plusieurs coups à la tête. Sa vie n’a toutefois pas été menacée.

Un citoyen présent mercredi au palais de justice, Kodjo Amovin, a déploré le manque de réactions de certains élus. « Que ce soit au niveau du gouvernement fédéral, provincial ou municipal, il faut qu’il y ait des réactions promptes lorsque des situations graves comme ça arrivent, afin que la population se sente rassurée et qu’on puisse continuer à faire confiance à nos élus et au gouvernement », a-t-il lancé.

« Notre quiétude en tant que parents quant à la sécurité de nos enfants dans les rues de Montréal, voire dans leur chemin d’école, vient de nouveau d’être sérieusement secouée. Nous réclamons justice à sa juste valeur, car il est inadmissible que la vie de nos enfants soit constamment en danger et soit livrée à la merci des délinquants ou agresseurs dont la place est en prison », a aussi dit un autre citoyen, Jean David E’ngazi.

Campagne de sociofinancement

Mardi, l’animatrice Kim Rusk a mis sur pied une campagne de sociofinancement en ligne pour soutenir les proches de la jeune victime. Près de 35 300 $ ont déjà été amassés.