Une fêtarde ayant participé au voyage controversé des influenceurs québécois à bord d’un avion de Sunwing, en décembre dernier, se bat contre le Barreau du Québec afin d’obtenir son titre officiel d’avocate.

Frédérique Dumas-Joyal avait été filmée au bar d’un hôtel de Tulum, au Mexique, alors qu’elle portait une petite culotte en guise de couvre-visage. La vidéo de quelques secondes, tournée par l’influenceuse Rachel Cantin, est devenue virale sur les réseaux sociaux.

Mme Dumas-Joyal, qui travaillait alors pour l’Autorité des marchés financiers (AMF), a été congédiée à la suite de cet épisode.

Dans une poursuite déposée au palais de justice de Montréal, on apprend que la jeune femme a aussi des démêlés avec le Barreau du Québec, qui refuse de l’inscrire au Tableau de l’Ordre afin qu’elle puisse officiellement exercer comme avocate.

Mme Dumas-Joyal affirme pourtant avoir payé sa cotisation au Barreau en date du 11 janvier 2022, et avoir soumis tous les documents requis, puisqu’elle a réussi son examen du Barreau, a été « dûment assermentée et a reçu son permis d’exercice de la profession d’avocat ».

« Ainsi, il est possible de conclure qu’une personne qui remplit toutes les conditions d’admission à la profession d’avocat est membre en règle du Barreau et conséquemment, que ce dernier a l’obligation de l’inscrire au Tableau de l’Ordre », écrit-elle dans la poursuite.

Pages de « commérages »

Or, les frasques de Frédérique Dumas-Joyal au Mexique semblent avoir attiré l’attention du Barreau.

Elle-même évoque, dans le texte de la poursuite, la vidéo qui la montre portant un sous-vêtement sur son visage, qui a été republiée « par des pages Instagram ayant principalement pour objectif de répandre des commérages sur des personnalités publiques québécoises et/ou sur des influenceurs ».

Ces publications soulignent que Mme Dumas-Joyal s’affiche comme avocate sur sa page Instagram, alors qu’elle n’est toujours pas inscrite au Tableau de l’Ordre du Barreau du Québec.

C’est ce qui a suscité l’intérêt du Barreau, qui l’accuse d’abord d’exercice illégal de la profession d’avocat. Son dossier a été fermé après le paiement de sa cotisation, relate-t-elle, et on lui a confirmé qu’elle serait inscrite au Tableau de l’Ordre.

Mais quelques jours plus tard, le Comité d’accès à la profession du Barreau lui a annoncé qu’il la convoquait à une audience, le 16 février, en lui réclamant d’autres documents.

Frédérique Dumas-Joyal conteste cependant la compétence du Comité dans ces circonstances. Selon elle, le Barreau a confirmé son inscription comme avocate et il est impossible de remettre cette décision en question.

« Les motivations profondes qui poussent [Frédérique Dumas-Joyal] à agir […] tirent leur source de toutes les années de travail qu’elle a consacrées à l’étude du droit et à l’apprentissage de la noble profession d’avocat », explique-t-elle notamment dans la poursuite.