La personne qui a tué le lieutenant de la mafia montréalaise Lorenzo Giordano le premier mars 2016 à Laval tenait son arme à quelques centimètres de la tête de sa victime.
C’est ce qui ressort du témoignage d’une technicienne en scène de crime retraitée de la Sûreté du Québec qui a témoigné mercredi au jour 2 du procès de Dominico Scarfo.
Ce dernier, 49 ans, est accusé d’avoir comploté le meurtre et d’avoir tué Giordano et d’avoir fait de même avec un autre lieutenant du clan des Siciliens, Rocco Sollecito, le 27 mai 2016, sur l’ordre du calabrais Salvatore Scoppa.
Le procès devant jury de Scarfo doit durer trois mois et se déroule au Centre de services judiciaires Gouin, à Montréal.
Le jour du meurtre de Giordano dans le stationnement du Carrefour Multisports de Laval, la policière Caroline Jean, qui était toujours active en 2016, s’est déplacée sur les lieux du crime pour photographier la scène, le véhicule dans lequel venait d’arriver la victime et le corps du mafieux.
Elle a observé cinq impacts de projectiles dans le corps de la victime dont un près de l’os de la joue droite, un autre à la base du cuir chevelu et deux dans le cou, sous l’oreille.
« Il y présence de noir autour de ces deux trous. C’est de la fumée des tirs effectués. Donc cela a été fait de très près », a expliqué Mme Jean durant son témoignage très précis.
L’ancienne policière a également souligné la présence d’une tache rougeâtre, qui pourrait s’apparenter à du sang, décelée au bout du canon d’un revolver abandonné sur place par l’assassin.
Il s’agissait d’un revolver à cinq coups. Le barillet était rempli et les cinq douilles, portant l’inscription Winchester 38 Special, avaient toutes été percutées.
Couverte de sang
Lorenzo Giordano était passager à bord d’un VUS Kia Sportage gris conduit par une femme et le véhicule venait de se garer dans le stationnement du centre sportif vers 8 h 30 le matin du premier mars 2016 lorsque le mafieux a été abattu.
Lorsqu’il a entendu des coups de feu, un homme, qui se trouvait dans un bureau du 2e étage du Carrefour Multisports, s’est rué vers la fenêtre qui surplombe le stationnement et a vu le suspect jeter l’arme et s’enfuir à pied.
Mercredi, un témoin a raconté que la femme est sortie de la voiture en panique, qu’elle criait et qu’elle était couverte de sang.
On a appris jeudi qu’une balle a percé le manteau de cette dernière et lui a laissé une ecchymose dans le dos.
Lorenzo Giordano, qui était en libération conditionnelle au moment où il a été assassiné, portait une balise de localisation GPS à une cheville, pour que les autorités puissent suivre ses allées et venues. Il avait également une carte de membre du centre sportif devant lequel il a été tué.
Dans ses affaires personnelles, les policiers ont notamment trouvé un document du pénitencier de Drummond avec une liste de conditions qu’il devait respecter, plusieurs cartes bancaires, une chaine avec un pendentif en forme de crucifix et un porte-clés du Vatican.
Pour joindre Daniel Renaud, composez-le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.