Guillaume Carle, promoteur d’une fausse carte d’Autochtone qui a fait des centaines d’adeptes au Québec, a été arrêté mercredi et accusé de fraude ainsi que de possession et d'utilisation de documents de contrefaçon.

M. Carle, qui s’est présenté pendant des années comme le « grand chef » de la Confédération des peuples autochtones du Canada, n’est pas reconnu par le gouvernement canadien ni par l’Assemblée des Premières Nations. Il a été dénoncé par plusieurs leaders des Premières Nations comme un usurpateur et n’a jamais démontré qu’il était lui-même lié à une véritable communauté autochtone.

Une enquête de La Presse avait révélé qu’il vendait une carte censée permettre à son titulaire de faire valoir ses droits ancestraux à titre d’autochtone, notamment en matière de taxes et de chasse. Un Belge, un Québécois d’origine italienne et un immigré du Cameroun avaient pu en obtenir une. Certains disaient l’avoir utilisée pour ne pas payer de taxes lors de transactions commerciales même s’ils n’avaient pas le statut d’Indien au sens de la loi.

PHOTO ARCHIVES LA PRESSE

Le dos d’une carte vendue par Guillaume Carle

La Sûreté du Québec, les Peacekeepers de Kahnawake et la police de Châteauguay ont mené une enquête sur son stratagème en collaboration avec le gouvernement fédéral.

« L’enquête démontre que le suspect est à l’origine de la création de la “Confédération des peuples autochtones du Canada (CPAC)”. Il aurait créé la carte de la “CPAC” et véhiculé faussement que ses détenteurs bénéficieraient de droits garantis aux Autochtones », précisent les corps policiers dans un communiqué.

« Les victimes, qui ont défrayé des coûts reliés à l’adhésion, se sont retrouvées non seulement avec des pertes monétaires, mais également flouées en regard de droits invalides », poursuit le communiqué.

Guillaume Carle a été arrêté mercredi par les constables spéciaux au palais de justice de Gatineau. Il est accusé de fraude de plus de 5000 $, de possession et d'utilisation de documents de contrefaçon, de possession non autorisée d’une arme à feu, de possession d’une arme à feu sans être titulaire d’un permis, d’entreposage négligent d’armes à feu et de recel.