Roué de coups, projeté sur une voiture et attaqué à la bouteille de verre. D’agressé, Pungu Shembo est devenu agresseur lors d’une rixe dans un parc de l’est de Montréal, il y a deux ans. L’homme de 21 ans a été condamné à neuf ans de détention pour avoir abattu un homme devant de nombreux témoins.

Accusé de meurtre, Pungu Shembo a plaidé coupable ce printemps à une accusation moindre d’homicide involontaire pour avoir causé la mort de Nassim Saib avec une arme à feu le 9 août 2019. Il a écopé de neuf ans de détention, dont il lui reste environ six ans à purger, à la suite d’une suggestion commune des avocats il y a deux semaines, au palais de justice de Montréal.

Cette nuit-là, Pungu Shembo se rend au parc Théodore, près du Stade olympique, avec sa conjointe à leur sortie du cinéma. Le jeune homme a un revolver de calibre .38 dans ses poches, alors que sa conjointe possède un couteau de type « Rambo ».

Assis sur un banc, le couple consomme de la marijuana. C’est à ce moment que la victime, Nassim Saib, et ses amis s’approchent d’eux. La conversation, hostile, porte sur une nébuleuse histoire de drogue. Nassim Saib assène le premier coup de poing à l’accusé, qui tombe au sol. Il est alors roué de coups par ses assaillants. Il est même projeté sur une voiture stationnée.

Pungu Shembo prend la fuite entre deux immeubles, mais le passage est bloqué par une clôture. Il est poursuivi par la victime et un ami, armés de bouteilles de verre. Pungu Shembo reçoit alors un projectile de verre au visage, tombe, puis réussit à se relever. Sa conjointe le presse de s’enfuir avec elle, mais il reste sur place.

À bout portant

Les deux hommes continuent de se poursuivre près du parc, tentant en quelque sorte de se « sauver l’un de l’autre », selon les faits présentés en cour. Alors que Pungu Shembo est sur le trottoir, la victime se dirige vers lui et perd l’équilibre, sans tomber. C’est à cet instant que Pungu Shembo tire sur Nassim Saib, alors qu’il est à moins de 1 mètre. Il est atteint à l’épaule droite. Une blessure qui va s’avérer fatale.

À l’arrivée des policiers, un couteau est retrouvé au sol, près de la victime. Or, la preuve révèle que seul l’accusé a utilisé une arme pendant l’altercation, hormis les bouteilles de verre lancées. Il n’est donc pas question ici de légitime défense, même si l’accusé avait initialement plaidé cette défense auprès des policiers.

Les amis de la victime ont refusé de collaborer à l’enquête policière, même s’ils étaient aux premières loges de l’altercation.

MKaterine Brabant a représenté le ministère public dans ce dossier, alors que Me Élizabeth Ménard défendait l’accusé.