Un cyberprédateur ayant commis des crimes sexuels contre des fillettes d’à peine 8 à 10 ans, qui a notamment offert quelques milliers de dollars à une mère pour pouvoir « violer sa fille », vient d’écoper d’une peine de 11 ans de pénitencier.

Martin Barbeau, de LaSalle, avait été reconnu coupable en juin 2020 d’une vingtaine d’accusations liées à la pornographie juvénile, à l’extorsion et au leurre d’enfants sur l’internet.

En piégeant ses victimes sur des plateformes fréquentées par les jeunes, le Montréalais de 44 ans réussissait à leur soutirer une photo nue, puis leur réclamait toujours plus d’images par la menace et le chantage. Le cyberprédateur empoisonnait la vie de ses victimes récalcitrantes en distribuant leurs photos intimes à leur entourage et aux autres enfants de leur école primaire.

« Cette peine est sérieuse, voire sévère, particulièrement pour une personne qui se retrouve pour la première fois devant le tribunal », a souligné le juge Pierre Labelle en prononçant la sentence, mercredi au palais de justice de Montréal. « Elle tient compte cependant du fait que plus de 20 jeunes filles ont vu leur vie bouleversée à divers niveaux. Pour certaines, avoir croisé Martin Barbeau sur les réseaux sociaux comporte encore aujourd’hui de profondes conséquences. »

Selon le juge, les actions du cyberprédateur peuvent être considérées comme des « invasions de domiciles » virtuelles.

« Il s’est introduit dans l’intimité de [mineures] afin d’extorquer des tranches de vie privée de jeunes filles innocentes, » a déploré le juge Labelle.

Les victimes de Martin Barbeau doivent non seulement vivre avec la honte de s’être pliées à ses exigences, elles ont aussi subi des conséquences en raison de l’implication de leurs familles, a noté le juge, en soulignant l’impuissance des parents, qui s’en veulent de ne pas avoir pu protéger leurs enfants à l’intérieur même de leur domicile.

Martin Barbeau était déjà détenu depuis janvier dernier, après avoir été arrêté pour une seconde fois pour possession de pornographie juvénile, en plus d’être accusé de nouveaux crimes sexuels à l’égard d’un enfant. Il doit toujours subir son procès pour ces nouvelles accusations.

Lorsqu’il sortira de détention, il lui sera interdit d’accéder à l’internet à perpétuité, selon les ordonnances émises par le juge. Il sera également inscrit au registre des délinquants sexuels pour le reste de sa vie.