Des dizaines de bénévoles s’activent samedi pour retrouver Dylan Auger et Antoine Paquin, ces deux jeunes hommes disparus sur le lac des Deux Montagnes à la mi-novembre. Tout près d’une vingtaine d’embarcations seront à l’œuvre, dont une de la Sûreté du Québec.

« C’est vraiment aujourd’hui qu’on donne le grand coup, puisque demain, il n’annonce pas très beau. On n’ira pas mettre des bateaux si c’est risqué. On ne veut pas perdre une vie pour une vie déjà perdue », lance Judith Besner, la mère de Dylan Auger, en entrevue avec La Presse.

Au traversier d’Oka, Mme Besner participe activement aux recherches, comme elle le fait depuis des mois, avec une équipe de bénévoles structurés, la Sûreté du Québec et l’Association québécoise des bénévoles en recherche et sauvetage (AQBRS). « On sait que nos gars sont décédés, mais le lien dans nos cerveaux de parents ne se fait pas. C’est impossible de faire notre deuil tant qu’on ne les a pas retrouvés. On a besoin de voir quelque chose », affirme-t-elle, non sans émotion.

Dylan était mon fils unique. C’est extrêmement difficile de ne pas pouvoir avancer dans son processus de deuil. Je me réveille le matin, je vois sa chambre et je me dis que c’est impossible que je continue ma vie sans lui.

Judith Besner, mère de Dylan Auger

Le père d’Antoine Paquin, Christian Paquin, est lui aussi mobilisé depuis plusieurs mois déjà pour tenter de retrouver son fils. « C’est vital pour moi. J’ai besoin de le retrouver. Et je ne me vois vivre sans l’avoir retrouvé », confie-t-il.

En décembre, les parents avaient lancé un cri du cœur pour accélérer les recherches à l’approche de l’hiver, mais celles-ci se sont finalement révélées infructueuses. Le beau-père de Dylan, Éric Labrecque, avait notamment soutenu que ce drame témoigne de la nécessité de rendre obligatoire le port du gilet de sauvetage « sur le dos, et non seulement dans le bateau ». « On n’aurait pas pu éviter cette tragédie, mais on ne les aurait peut-être pas cherchés pendant des semaines s’ils avaient eu leur gilet. Notre douleur aurait été plus facile à gérer », avait-il soulevé.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

La mère de Dylan Auger, Judith Besner, parle au téléphone sur le quai de Saint-Placide en regardant le lac des Deux Montagnes, le 2 décembre 2020.

Avec l’arrivée du printemps et le roulement des eaux, l’espoir est plus fort que jamais. « On nous dit que ça va aider à ce que les dépouilles montent à la surface. C’est ce qu’on cherche. Non, on ne verra probablement pas un corps qui flotte, mais souvent ce qu’on nous dit, c’est qu’un bout de cheveu pourrait flotter, si la tête est à l’eau. Ça demeure un risque qu’on ne le trouve pas, mais espoirs sont bons », dit Judith Besner.

Sur un bateau à la hauteur de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, Christian Paquin abonde d’ailleurs dans le même sens. « Les spécialistes nous disent que s’ils ne sont pas remontés, c’est une question de temps avant que ça arrive. On reste très vigilants », indique-t-il, en disant garder espoir.

Sortie sur le lac

À la Sûreté du Québec, la porte-parole Béatrice Dorsainville confirme que les recherches ont repris samedi, après une pause d’une journée vendredi. Des fouilles avaient aussi eu lieu mercredi et jeudi, mais à effectifs réduits. « L’objectif c’est de reprendre pour tout le week-end, avec nos équipes nautiques et des bénévoles structurés », indique Mme Dorsainville, précisant que pour le moment, « il n’y a pas de nouveaux éléments » d’intérêt dans les recherches.

Dylan Auger et Antoine Paquin sont disparus depuis la mi-novembre. Le duo avait voulu effectuer une dernière sortie sur le lac avant de remiser la chaloupe pour l’hiver, mais la météo est venue gâcher leur ultime partie de pêche.

Les deux jeunes hommes sont amis depuis leur première année de secondaire à l’école Armand-Corbeil de Terrebonne, où ils jouaient au football ensemble dans le programme sport-études. Antoine travaillait pour son père dans le domaine de la construction et Dylan était sur le point d’obtenir son diplôme en soins infirmiers.

Un plongeur disparu à Gaspé

Plus à l’est, dans le secteur à L’Anse-à-Valleau, des plongeurs de la Sûreté du Québec (SQ étaient à l’œuvre samedi, afin de tenter de retrouver un homme dans la cinquantaine qui manque à l’appel depuis vendredi.

Résidant de Gaspé, l’homme aurait été vu pour la dernière fois vers 16 h 30, alors qu’il faisait de la « plongée en apnée derrière chez lui », dans les eaux du fleuve Saint-Laurent. Les policiers ont été avisés de la situation vers 19 h, vendredi soir.

« La Garde côtière était sur place hier et aujourd’hui, nous avons également des plongeurs ainsi qu’un poste de commandement sur place. On est aussi en démarches pour avoir un hélicoptère en assistance », a aussi précisé samedi matin l’agente Béatrice Dorsainville.