Le Bureau du coroner enquêtera sur les circonstances entourant le décès de Mireille Ndjomouo. La femme de 44 ans est morte mardi après avoir publié une vidéo de son lit à l’hôpital Charles-Le Moyne affirmant qu’on lui avait injecté un médicament auquel elle était allergique.

« Aidez-moi, je ne veux pas mourir et laisser mes enfants. Je suis étouffée. Je suis allergique à la pénicilline, mais ils m’ont injectée à la pénicilline, sachant très bien que je suis allergique », dit Mireille Ndjomouo de son lit d’hôpital dans une vidéo publiée dimanche dernier.

Mme Ndjomouo est entrée à l’hôpital Charles-Le Moyne, située sur la Rive-Sud, le lundi 1er mars pour des douleurs à la hanche. Selon sa sœur Christine Ndjomouo, elle est ensuite rapidement placée en isolement parce que le personnel pense qu’elle pourrait être atteinte de tuberculose. Mireille Ndjomouo affirme qu’on lui administre alors de la pénicilline, même si le personnel est censé être informé de son allergie.

Le dimanche 7 mars, Mireille Ndjomouo enregistre une vidéo sur son lit d’hôpital disant que son ventre est gonflé, qu’elle a des difficultés à respirer et qu’elle a des réactions cutanées à la pénicilline qu’on lui aurait administrée. Elle réclame un transfert dans un autre hôpital.

« Ce cri d’alerte qu’elle a lancé est troublant, déclare Pierre-Marc Ngamaleu, représentant de la Jeune chambre de commerce camerounaise, qui est en contact avec la famille de Mme Ndjomouo. Il y a eu un bris de confiance entre elle et le personnel de soins parce qu’elle se sentait menacée. Elle sentait que les soins qu’on lui prodiguait n’allaient pas dans la bonne direction. »

Des membres de la communauté camerounaise de Montréal, y compris M. Ngamaleu, se déplacent à l’hôpital pour montrer leur soutien à sa demande de transfert, à laquelle l’hôpital Charles-Le Moyne acquiesce finalement. Le transfert vers l’Hôpital général juif a lieu en fin de soirée, à la suite de nombreuses complications, selon la sœur de Mme Ndjomouo.

Après avoir passé un peu plus d’une journée à l’Hôpital général juif, Mireille Ndjomouo meurt le mardi 9 mars dans la journée. Les causes de son décès ne sont pas encore connues.

Le Bureau du coroner a confirmé vendredi après-midi qu’une enquête aurait bien lieu dans le dossier de Mme Ndjomouo afin de déterminer les circonstances entourant son décès.

La communauté camerounaise exige des réponses

« Le CISSS de la Montérégie[-Centre] a des questions à répondre, affirme M. Ngamaleu. Pourquoi ce protocole d’isolement ? Est-ce qu’ils ont respecté les protocoles du ministère de la Santé ? »

Le CISSS de la Montérégie-Centre a déclaré par courriel que son PDG « a mandaté la direction de la qualité pour examiner la situation ».

Les responsables du CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal, qui gère l’Hôpital général juif, n’ont pas voulu commenter directement le cas d’une patiente pour des raisons de confidentialité.

Des membres de la communauté camerounaise de Montréal organisent une manifestation devant l’hôpital Charles-Le Moyne samedi après-midi à 14 h pour exiger des réponses à leurs questions.

Une campagne de sociofinancement a également été lancée sur le site web GoFundMe afin de soutenir la famille de la mère de trois enfants et de l’aider à payer les funérailles.