L’homme accusé d’avoir tenté de tuer un policier montréalais l’hiver dernier dans l’affaire Camara, puis d’avoir assassiné un codétenu, n’est pas non criminellement responsable pour cause de troubles mentaux, selon les psychiatres. Son aptitude à subir son procès reste toutefois à déterminer.

En raison de sa dangerosité, Ali Ngarukiye n’était pas présent jeudi matin au palais de justice de Montréal. « Il est agressif et représente une menace pour la sécurité de tout le monde », a indiqué le juge André Perreault.

Pour l’amener en personne devant le juge, son convoi aurait carrément dû être escorté par le « SWAT team », soit le Groupe d’intervention tactique de la police de la Montréal, selon le juge. L’été dernier, Ali Ngarukiye faisait l’objet de mesures de sécurité draconiennes à la prison de Rivière-des-Prairies. Des mesures réservées aux détenus qui présentent un haut risque d’agression.

Les conclusions du volumineux rapport psychiatrique de 35 pages pour déterminer la responsabilité criminelle d’Ali Ngarukiye ont été abordées pour la première fois jeudi. Le procureur de la Couronne, MLouis Bouthillier, a indiqué que l’accusé avait été trouvé « criminellement responsable » au moment des crimes.

L’avocat de l’accusé demande maintenant une nouvelle évaluation psychiatrique pour déterminer si l’homme de 22 ans est en état d’être jugé. « C’est important de s’assurer qu’il soit apte à comparaître », a affirmé MLloyd Fischler. Le dossier revient devant le juge le 29 novembre prochain.

Ali Ngarukiye est accusé d’avoir tenté de tuer le policier Sanjay Vig dans le quartier Parc-Extension. L’affaire a fait les manchettes l’hiver dernier, lorsqu’un citoyen sans tache, Mamadi Camara, a été injustement accusé pour ce crime. Victime d’une erreur sur la personne, il avait finalement été libéré six jours plus tard et blanchi sur toute la ligne par le service de police.

Deux mois plus tard, Ali Ngarukiye a été arrêté à Toronto pour ce crime. Pendant sa détention préventive, il aurait assassiné son co-chambreur André Lapierre. Ce dernier a été retrouvé mort dans la cellule qu’il partageait avec Ali Ngarukiye. Il fait donc face à une accusation de meurtre et d’outrage à un cadavre.