Deux hommes ont été retrouvés morts dans un logement du secteur de Côte-des-Neiges, à Montréal, dans la nuit de samedi à dimanche. Le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) est chargé de faire la lumière sur l’intervention du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) dans cette affaire.

Rien ne laissait présager qu’un drame s’est produit au 4000 rue Bouchette dimanche matin, à l’exception du ruban orange qui délimitait un périmètre de sécurité autour de l’immeuble à logements.

Quelques résidants du secteur observaient la scène, intrigués, mais surtout surpris qu’un tel évènement se soit produit dans leur quartier résidentiel.

Pourtant, un appel a été composé au 911 vers 00 h 30, concernant une agression armée qui était en train de se dérouler dans un immeuble à logements de la rue Bouchette.

Lorsque les agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) sont arrivés sur les lieux, ils auraient aperçu un homme muni d’un couteau qui se serait réfugié dans un logement. À l’extérieur du bâtiment, les policiers auraient entendu « une personne gémir, possiblement blessée, à l’intérieur du logement », rapporte le BEI.

Les policiers seraient entrés dans l’édifice vers 1 h, et y auraient trouvé deux hommes inconscients au sol, âgés de 39 et 45 ans. Leur décès a ensuite été constaté.

Un total de cinq enquêteurs du BEI sont chargés de faire la lumière sur cette affaire, en collaboration avec la Sûreté du Québec (SQ).

« J’ai entendu un homme crier », raconte un homme qui habite à l’étage inférieur à celui où s’est produit le drame, qui n’a pas voulu être identifié. Il rapporte aussi avoir entendu un « son continu », et des personnes courir.

« Quand j’ai vu les voitures de police, la lumière bleue, j’ai couru vers la porte [de l’immeuble] et je leur ai ouvert. J’ai guidé [les policiers] où se trouve l’appartement », poursuit-il.

Il ne connaissait pas personnellement les résidents de l’appartement où les deux corps ont été retrouvés. Il souligne toutefois avoir fait des plaintes de bruit à la police à deux reprises, en raison du dérangement causé par ses voisins d’en haut.

Une autre résidante de l’immeuble à logement raconte pour sa part ne rien entendu. Mais, « la nuit dernière, à 1 h 30, quelqu’un a frappé à notre porte », dit-elle. La dame qui n’a pas voulu révéler son identité n’avait pas répondu, car elle était endormie.

« On a toujours été en sécurité »

Un homme qui habite à quelques mètres du 4000 rue Bouchette n’est pour sa part pas surpris de cet évènement. « On sait qu’il y a beaucoup d’affaires de drogues autour d’ici », raconte à La Presse l’homme qui n’a pas voulu être identifié.

Une autre citoyenne de la même rue n’est pas du même avis. « C’est la première fois qu’il y a vraiment un meurtre par ici », évoque celle qui habite dans le quartier depuis 20 ans. « On a toujours été en sécurité, mais là vu ce qui se passe, je ne pense pas qu’on l’est encore », déplore-t-elle.

« Il y a plein de personnes qui habitent avec des enfants qui sont juste à côté », ajoute la femme, inquiète.

« C’est un endroit paisible, rien de ça n’est arrivé auparavant », déclare un autre homme qui réside sur la rue Bouchette, accompagné de sa fille.