La résidante de Longueuil accusée d’avoir envoyé un poison mortel à Donald Trump l’an dernier se plaint de conditions de détention extrêmement difficiles à Washington, où elle n’a pas accès à du savon pour se laver et ne peut pas contacter sa famille au téléphone.

Pascale Ferrier, qui est incarcérée dans un centre de détention de Washington DC dans l’attente de son procès, dit être incapable de payer pour ses besoins de base en prison. On lui a fourni une combinaison et des souliers, mais c’est à peu près tout, selon son avocat, A. J. Kramer, qui espère qu’on lui offre de meilleures conditions.

« Les résidants ne reçoivent pas assez d’articles de base, comme du savon et de la pâte à dent. Les résidants doivent compléter le strict minimum fourni par des achats à travers leur compte à la cantine. Présentement, Mme Ferrier ne peut carrément pas se permettre d’acheter du savon », déplore l’avocat de l’aide juridique, dans une requête au tribunal consultée par La Presse.

« De plus, les résidants doivent payer avec l’argent de leur cantine pour faire des appels téléphoniques. Présentement, Mme Ferrier ne peut se permettre de parler à ses enfants et ses petits-enfants », dit-il.

L’avocat demande que le FBI remette à sa cliente une somme de 2300 $ américains qui étaient en sa possession lors de son arrestation en septembre 2020. Selon lui, le FBI a refusé, après s’être montré inquiet de l’usage potentiel de l’argent. L’avocat demande au juge de forcer la main aux enquêteurs. Le magistrat n’a pas encore pris de décision à cet effet.

Poudre blanche toxique

La quinquagénaire qui possède la double citoyenneté canadienne et française est accusée d’avoir envoyé une lettre contaminée avec un puissant poison au président américain de l’époque, Donald Trump. La lettre avait été interceptée dans un centre de tri.

« J’ai trouvé un nouveau nom pour toi : le clown tyran hideux. J’espère que tu l’aimes. Tu ruines les USA et les conduits au désastre. J’ai des cousins américains, donc je ne veux pas les prochains quatre ans avec toi comme président. Abandonne et retire ta candidature pour cette élection », précisait la lettre envoyée à la Maison-Blanche, dans laquelle se trouvait une poudre blanche identifiée en laboratoire comme étant de la ricine.

« J’ai fait un “ cadeau spécial ” pour t’aider à prendre une décision. Le cadeau est dans cette lettre. S’il ne fonctionne pas, je trouverai une meilleure recette pour un autre poison, ou je pourrais utiliser mon fusil quand je pourrai venir », aurait ensuite poursuivi la femme.

Des lettres contenant des menaces similaires et de la ricine avaient aussi été envoyées à deux shérifs, un chef de police municipale et trois gardiennes de prison du Texas, où Pascale Ferrier avait été détenue lors d’un voyage aux États-Unis, en 2019.

Pistolet et couteau

Peu après l’envoi des lettres empoisonnées, Pascale Ferrier s’était présentée à un poste frontalier américain du nord de l’État de New York. Elle avait avoué à un agent frontalier américain qu’elle était la personne recherchée pour l’affaire des lettres et l’agent l’avait immédiatement arrêtée. Elle avait en sa possession un pistolet semi-automatique, environ 300 cartouches fonctionnelles, un couteau à ressort, un pistolet à impulsion électrique, une matraque et un faux permis de conduire du Texas.

Une perquisition à son logement de Longueuil, menée par la GRC avait l’aide des Forces armées canadiennes, avait permis de retrouver des traces de ricine, selon la preuve déposée au tribunal.