Les jurés au procès de Marie-Josée Viau et de Guy Dion, accusés des meurtres des frères Vincenzo et Giuseppe Falduto, ont demandé en fin d’après-midi dimanche de réécouter une partie des témoignages des deux accusés.
Les onze derniers jurés du procès, qui s’est ouvert le 31 mai dernier, sont séquestrés depuis vendredi en fin d’après-midi et délibèrent depuis samedi matin.
Ils ont demandé de réécouter le témoignage de Guy Dion lorsqu’il était interrogé en chef par son avocate Me Nellie Benoit durant les journées du 14 – matin seulement – et du 15 septembre.
Ils ont également demandé de réécouter le témoignage que Marie-Josée Viau a livré le 27 septembre, alors qu’elle était interrogée en chef par son avocate, Me Mylène Lareau, et le 4 octobre, au moment où elle était contre-interrogée par la procureure de la Couronne, Me Isabelle Poulin.
Lors de ces deux journées, Marie-Josée Viau a été interrogée par Me Lareau notamment au sujet de la journée du 30 juin 2016 et contre-interrogée par Me Poulin sur la journée du 30 juin et sur des enregistrements réalisés à son insu.
Le juge Éric Downs de la Cour supérieure, qui préside le procès, a dit au jury que le repiquage audio des parties de témoignages demandées devrait être prêt lundi matin.
Piégés par une taupe
Vincenzo et Giuseppe Falduto ont été assassinés par balles dans le garage du couple Viau-Dion à Saint-Jude, près de Saint-Hyacinthe, par un tueur à gages de la mafia devenu taupe pour la Sûreté du Québec deux ans et demi plus tard.
L’ex-tueur à gages, dont on doit taire le nom en vertu d’un interdit de publication, a gagné la confiance de Marie-Josée Viau et de Guy Dion durant l’été 2019, a ramené les meurtres des Falduto dans des discussions et a enregistré les accusés à leur insu.
Marie-Josée Viau et Guy Dion ont été arrêtés le 16 octobre 2019. Ils sont accusés de complot et de meurtres prémédités.
La Poursuite prétend que Marie-Josée Viau et Guy Dion savaient que les meurtres étaient pour se produire sur leur propriété ce jour-là et que le couple a ensuite fait disparaitre toute trace du crime et brûlé les corps des victimes à ciel ouvert, ce qu’ont nié les deux accusés lors de leur témoignage sous serment.
La Presse a toutefois révélé samedi matin que les deux accusés ont fait des aveux compromettants aux enquêteurs le jour de leur arrestation, mais que le juge a déclaré cette preuve inadmissible après avoir conclu que les droits constitutionnels – droit à l’avocat – n’ont pas été respectés par les policiers.
(Re)lisez « Meurtres des frères Falduto : Des aveux jamais entendus par les jurés »Les enregistrements faits à l’insu des accusés et les 15 jours de témoignage de l’ancien tueur à gages devenu agent civil d’infiltration (ACI) ont constitué le fer de lance de la preuve que la Poursuite a présenté durant ce procès de cinq mois.
Les meurtres des frères Vincenzo et Giuseppe Falduto ont été commis dans le cadre d’un conflit entre des factions calabraises et le clan sicilien de la mafia montréalaise.
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