(Ottawa) La police militaire dit enquêter sur des allégations « historiques » d’inconduite sexuelle impliquant un autre commandant supérieur, cette fois l’officier responsable des ressources humaines des Forces armées canadiennes.

Le Service national des enquêtes des Forces canadiennes a révélé l’enquête impliquant le lieutenant-général Steven Whelan vendredi soir, cinq mois après avoir été nommé à la tête du commandement du personnel militaire, qui est responsable de tout, du recrutement aux promotions en passant par les soins de santé.

Steven Whelan a succédé au vice-amiral Haydn Edmundson, qui a quitté ses fonctions de chef du commandement du personnel militaire en mars en raison d’une enquête policière à la suite d’un reportage de la CBC sur des allégations d’agression sexuelle. Haydn Edmundson a nié les allégations.

Les Forces armées canadiennes ont déclaré dans un communiqué que le chef d’état-major par intérim, le général Wayne Eyre et le ministre de la Défense Harjit Sajjan avaient été informés de l’allégation au début du mois de juin.

Steven Whelan lui-même « ne devait pas être mis au courant en raison d’impacts possibles sur l’enquête », a déclaré l’armée.

Depuis lors, le communiqué indique que le vice-chef d’état-major de la défense a évalué « l’impact sur la victime, la poursuite de l’emploi (de Steven Whelan) et l’impact sur le lieu de travail ».

« Compte tenu des récents développements, après avoir discuté avec le vice-chef d’état-major de la Défense, le LGén Whelan convient qu’il doit se retirer en tant que commandant du personnel militaire, à compter de maintenant. »

Steven Whelan n’a pas pu être joint dans l’immédiat pour commenter.

« Les FAC sont une institution fondée sur la primauté du droit et les attentes les plus élevées des Canadiens et, à ce titre, les FAC doivent veiller à ce que toutes les parties — plaignants et intimés — bénéficient de leurs droits fondamentaux à une procédure régulière, à l’équité procédurale, à la sécurité, et la vie privée », indique le communiqué.

Le SNEFC a révélé plus tôt cette semaine qu’il enquêtait également sur le nouveau commandant de l’Armée canadienne, le lieutenant-général Trevor Cadieu pour inconduite sexuelle présumée.

Trevor Cadieu nie tout acte répréhensible et a déclaré aux militaires que l’allégation contre lui est fausse et vise à semer le doute sur sa capacité à diriger l’armée.

Steven Whelan a déclaré à La Presse Canadienne en mai que l’échec répété de l’armée à lutter contre les inconduites sexuelles au fil des ans a conduit à ce qui ressemble à une « menace existentielle » pour l’institution – et démontre pourquoi elle doit vraiment s’attaquer au problème cette fois-ci.

Plus tôt vendredi, une guerre des mots a éclaté entre le général Wayne Eyre et l’amiral Art McDonald à propos d’une lettre que ce dernier a écrite à des officiers supérieurs, faisant valoir qu’il devrait être réintégré en tant que chef d’état-major de la défense.

Art McDonald a démissionné en février en raison d’une enquête de la police militaire sur une allégation d’inconduite sexuelle. Cette enquête s’est terminée en août sans qu’aucune accusation n’ait été portée.

L’amiral McDonald a affirmé dans sa lettre aux commandants supérieurs qu’il avait été disculpé et qu’il méritait d’être réintégré.

Dans sa propre missive aux hauts gradés, le général Eyre a qualifié la lettre d’Art McDonald’s de « choquante » et a déclaré qu’il resterait chef d’état-major par intérim jusqu’à ce que le gouvernement en décide autrement.

Le ministre de la Défense Harjit Sajjan a qualifié la lettre d’Art McDonald’s d’« inappropriée et inacceptable ».