Marie-Josée Viau était « stupéfaite », et même « sous le choc » en constatant le nombre « impressionnant » d’armes à feu et de munitions entreposées dans son garage à son insu en 2016. Mais son « inconfort » ne l’a pas empêchée d’aider un tueur à gages de la mafia et son complice « Brad Pitt » à répertorier soigneusement chacune des armes.

C’est ce qui ressort du contre-interrogatoire de Marie-Josée Viau qui s’est amorcé vendredi au Centre de services judiciaires Gouin. La femme de 46 ans et son conjoint Guy Dion sont accusés d’avoir comploté et participé aux meurtres des frères Vincenzo et Giuseppe Falduto, commis sur leur propriété de Saint-Jude en juin 2016.

Dans son interrogatoire en chef cette semaine, Marie-Josée Viau a assuré au jury qu’elle ignorait que les deux frères seraient assassinés dans son garage, le 30 juin 2016. Elle se trouvait d’ailleurs dans la maison, lorsqu’elle a entendu les coups de feu. « Il n’avait jamais été mention de quoi que ce soit d’une affaire de même là ! Je me demandais pourquoi ! », a-t-elle maintenu. Elle a aussi nié s’être débarrassée des deux corps avec son conjoint.

Le début de son contre-interrogatoire, vendredi matin, s’est surtout concentré sur la présence d’armes à feu dans son garage dans les semaines précédant les meurtres. C’est son ancien beau-frère, surnommé « Brad Pitt » dans le procès, qui avait entreposé plusieurs poches de hockey remplies d’armes à feu.

Mais à l’époque, Marie-Josée était d’abord convaincue que Brad Pitt, un carreleur de formation, voulait simplement entreposer des « outils ». Elle affirme donc être « restée bête » en apercevant un tueur à gages de la mafia – devenu informateur de la police – en train de fouiller dans les sacs de façon « assez énergétique ».

« Je suis restée stupéfaite », a-t-elle expliqué au jury. Elle ressentait alors un « malaise » à entreposer des armes dans son garage. « Pourquoi ? », lui a demandé la procureure, MIsabelle Poulin. « Un, des armes, deux, la quantité d’armes, trois, je sais que des armes servent à commettre des crimes violents. Je pensais plus aux répercussions que c’était pour avoir. Je ne voulais pas être mêlée à ça », s’est-elle justifiée. C’était d’ailleurs son conjoint Guy qui était « responsable » des sacs.

C’est à ce moment que les deux hommes lui ont demandé un « coup de pouce » pour faire le « listing » des armes. « Avez-vous résisté à la demande ? “Hey, sérieux j’ai de la job, j’avais pas prévu ça. J’ai de l’école ?” », lui a lancé MPoulin. « C’est pas long. Ils étaient là, eux », a répondu l’accusée.

Marie-Josée Viau a alors commencé à répertorier les armes sur des dizaines de « bouts de papier ». « Un sac avec des silencieux, c’est un sac avec des silencieux. Ils ont juste compté et ils me l’ont dit », a expliqué l’accusée. Marie-Josée Viau a même terminé de compter les munitions après le départ des deux hommes.

« C’est pas la meilleure décision qu’on a prise, mais j’assume totalement », a-t-elle ajouté.

« Moi, j’étais impressionnée par la quantité, mais lui [le tueur à gages], ça n’avait pas l’air. Pour moi, c’est beaucoup. Je n’ai jamais vu autant d’armes de ma vie ! C’était la première fois de ma vie que je voyais autant d’armes », a-t-elle insisté.

Son contre-interrogatoire se poursuit lundi. Le juge Éric Downs a informé le jury que la semaine prochaine serait « encore une étape consacrée à la preuve », mais que la cause ne procédera pas mardi.