La Cour d’appel du Québec a accepté mercredi d’entendre l’appel de Michel Venne, ancien journaliste qui avait été reconnu coupable d’agression et d’exploitation sexuelle à l’endroit de Léa Clermont-Dion alors qu’elle avait 17 ans.

L’affaire n’était qu’une formalité, puisqu’il était déjà prévu que l’appel serait entendu. Mais la Cour a accepté que l’appel puisse se pencher sur des questions de fait et de droit, ce à quoi ne s’est pas opposé le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP).

« Je ne vous cacherai pas la déception à l’idée que les procédures puissent être prolongées d’une année, car je suis essoufflée », a réagi la documentariste Léa Clermont-Dion sur les réseaux sociaux.

« Cependant, je comprends bien le caractère fondamental du droit de l’accusé à une défense pleine et entière », a-t-elle ajouté.

L’affaire sera entendue dans plusieurs mois, peut-être même dans un an. La défense et la poursuite devront produire un mémoire, puis en débattre devant les juges de la Cour d’appel.

Un malentendu, avait plaidé l’accusé

Les avocats de Michel Venne invoquent des erreurs de fait et de droit dans la décision rendue en juin dernier par le juge Stéphane Poulin. MLida Sara Nouraie et MNicholas St-Jacques estiment que l’accusé a été évalué « selon une norme plus rigoureuse » que la plaignante.

Rappelons que la victime accusait M. Venne d’avoir tenté d’insérer sa main dans sa culotte un soir d’août 2008. Elle était stagiaire à l’Institut du Nouveau Monde (INM), alors dirigé par l’accusé qui avait, dans ses mots, « l’âge de [son] père ».

L’accusé avait plaidé le malentendu. Selon sa version, il avait simplement mis la main autour des épaules de la jeune femme. Le juge ne l’a pas cru.

« De façon générale, on retrouve peu d’indices de sincérité dans le témoignage de l’accusé », notait dans sa décision le juge Poulin.

Si le verdict de culpabilité était maintenu, Michel Venne serait passible d’une peine minimale de 45 jours d’emprisonnement.