(Trois-Rivières) Les jurés ont été choisis pour le procès de la belle-mère de l’enfant désormais connue comme la « fillette de Granby », décédée en avril 2019.

Le procès s’est ouvert lundi au palais de justice de Trois-Rivières avec la sélection du jury qui sera composé de huit hommes et six femmes. Ils reviendront en cour le 27 septembre.

La belle-mère, âgée de la trentaine, est accusée de meurtre non prémédité de la fillette de sept ans et de séquestration. Elle a plaidé non coupable aux infractions reprochées. Son procès devrait se dérouler sur plusieurs semaines.

Une décision du tribunal est par ailleurs attendue concernant une ordonnance de non-publication qui pourrait s’appliquer à toute la preuve présentée lors du procès.

Quant au père, aussi âgé de la trentaine, il est accusé de négligence ayant causé la mort, d’abandon d’enfant et d’avoir omis de fournir les choses nécessaires à la vie. Son procès pourrait avoir lieu en 2022.

L’enfant est morte dans des circonstances extrêmement troublantes, après avoir fait l’objet d’un signalement auprès de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) de l’Estrie. Son décès est survenu à l’hôpital, un jour après que la police l’eut retrouvée dans une résidence de Granby.

Le drame de cette fillette avait bouleversé tout le Québec, dont la classe politique, au printemps 2019. À ce moment-là, il avait été révélé que l’enfant était suivie par la DPJ depuis plusieurs années.

Le gouvernement Legault avait alors annoncé l’ouverture d’une enquête publique pour « déterminer les causes probables de cette mort et formuler des recommandations pour éviter des morts semblables ». Les dates et le lieu de l’audience de cette enquête publique, présidée par la coroner M Géhane Kamel, restent encore à déterminer.

En parallèle, le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Estrie a mené une enquête interne, dont la conclusion était que le « système complet » avait échoué pour protéger la petite victime.

Cet évènement tragique avait aussi amené Québec à créer la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse, dirigée par l’ancienne syndicaliste Régine Laurent.

Dans son rapport final rendu public en mai dernier, Mme Laurent avait fait de nombreuses recommandations, comme l’adoption d’une charte des droits de l’enfant, un meilleur financement de plusieurs organismes communautaires et un allègement de la tâche des intervenantes jeunesse.

En réponse aux recommandations, le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, entend notamment prioriser la réforme « en profondeur » de la Loi sur la protection de la jeunesse et le déploiement d’actions de prévention, pour aider les enfants vulnérables avant qu’ils n’aboutissent aux services de protection de la jeunesse.

Le ministre a aussi annoncé une somme de 10 millions $ par année pour améliorer les services de soutien clinique aux familles d’accueil.

Ce reportage a été produit dans le cadre du programme de Bourses Facebook et La Presse Canadienne pour les nouvelles.