En plein confinement pendant la première vague de COVID-19, la tension était vive dans un abri de fortune pour itinérants de la rue Saint-Denis. Un homme d’origine inuite, Joseph Parry a reconnu mardi avoir battu à mort Daniel Henry Ledantec pendant une bagarre.

L’homme de 31 ans a coupé court à son procès pour meurtre qui devait s’amorcer la semaine prochaine en plaidant coupable à une accusation moindre d’homicide involontaire mardi au palais de justice de Montréal. Joseph Parry maintient n’avoir jamais eu l’intention de tuer cet homme qu’il n’avait jamais vu auparavant.

Ce drame est survenu le 1er avril 2020, alors que les rues de Montréal étaient quasi désertes. Le confinement généralisé venait alors d’être mis en place et les commerces non essentiels étaient fermés.

C’est dans ce contexte qu’un groupe d’itinérants avaient mis sur pied un abri de fortune dans l’entrée arrière du magasin Renaud-Bray de la rue Saint-Denis sur le Plateau-Mont-Royal. Joseph Parry et la victime, Daniel Henry Ledantec, un homme dans la soixantaine faisaient partie de ce groupe. Alcoolique, selon ses dires, Joseph Parry vivait dans la rue depuis quelques mois.

Ce soir-là, alors que les deux hommes étaient intoxiqués, Daniel Henry Ledantec est devenu « agressif » dans l’abri de fortune, selon l’accusé. La victime l’aurait alors frappé au visage et aurait tenté de lui voler son sac contenant tous ses biens. Se sentant menacé, Joseph Parry se serait mis à donner des coups de pied à la tête de la victime.

Un voisin qui a été témoin en partie de l’agression affirme avoir vu Joseph Parry asséner de quatre à sept coups de pied sur la victime, étendue au sol. Chaque coup était donné avec « grande force et avec un mouvement de piétinement », selon le résumé des faits présenté en cour.

Quand les coups ont cessé, Daniel Henry Ledantec ne bougeait plus et l’accusé s’est alors assis devant le corps inerte « comme si rien ne s’était produit », selon le témoin. La victime est morte de ses blessures une semaine plus tard. Selon le pathologiste, M. Ledantec est mort d’un traumatisme crânien causé par un coup brutal. Il était lourdement intoxiqué par l’alcool.

Les observations sur la peine sont prévues en décembre prochain. Un rapport spécifique pour les personnes autochtones (rapport Gladue) sera préparé pour mieux connaître l’accusé, qui est d’origine inuite. Pour déterminer la peine d’un délinquant autochtone, le juge doit notamment prendre en compte les « facteurs systémiques ou historiques distinctifs » qui ont pu amener l’accusé devant la justice.

MClaude Berlinguette-Auger et MSimon Lapierre représentent le ministère public, alors que MTom Pentefountas et MGeorges Calaritis défendent l’accusé.