Visé par un mandat d’arrestation pour des propos inquiétants qu’il a faits sur Facebook la semaine dernière, André Desfossés, un des leaders des Farfadaas, la frange radicale du mouvement d’opposition aux mesures sanitaires, s’est livré à la police de Trois-Rivières mardi matin.

M. Desfossés, qui refuse de porter le masque en public, avait publié la semaine dernière une vidéo dans laquelle il promettait de « péter des yeules à tous ceux qui vont refuser de me faire entrer dans leurs commerces. »

« Le presto est sur le bord d’exploser. La journée que ça va exploser, ça va être laid en tabarnak. Je vais peut-être mourir, mais je vous confirme une chose, je vais en amener plusieurs avec moi », a-t-il dit dans cette vidéo, qui a été relayée à la Sûreté du Québec par plusieurs internautes inquiets.

André Desfossés a par la suite diffusé une vidéo dans laquelle il tentait de « rassurer tout le monde ». « Si un jour le gouvernement oblige la vaccination et qu’il arrive chez nous de force, c’est là que je vais me battre jusqu’à mon dernier souffle. J’ai pas dit que je commencerais à tirer tout le monde autour de moi. Je ne suis pas si fou que ça. »

Après enquête, le service de police de Trois-Rivières a lancé un mandat d’arrestation contre M. Desfossés, le 27 août. Il s’est livré par lui-même au poste de police de Trois-Rivières tôt mardi et a été rencontré par les enquêteurs en matinée. « Il a été arrêté pour menaces, en vertu de ce qu’on a vu dans la vidéo qu’il a publiée sur Facebook », a précisé le sergent Luc Mongrain, porte-parole de la police municipale de Trois-Rivières.

M. Desfossés a plaidé non coupable d’avoir « sciemment proféré une menace de causer la mort ou une lésion corporelle aux commerçants du Québec et à leurs employés ». Il a été libéré en attente de son procès, sous condition de ne pas faire d’incitation à la violence, que ce soit lors de manifestations ou sur les réseaux sociaux.

André Desfossés est un des acteurs les plus actifs du groupe qui se fait appeler les Farfadaas. Il a mené une campagne, au début de l’été, pour faire libérer le leader antimasque Mario Roy, un « prisonnier politique » selon lui, qui était détenu pour harcèlement visant une personne associée au système de justice et non-respect des conditions. Alors qu’il était détenu au centre de détention de Bordeaux, M. Roy a fait des interventions en direct sur Facebook en passant par le compte d’André Desfossés, qui relayait ses appels téléphoniques provenant de la prison.

André Desfossés est également accusé de complot et méfait, avec quatre autres membres des Farfadaas, dont Mario Roy et Steve « L’Artiss » Charland, pour sa participation présumée au blocage du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, en mars dernier, en marge d’une manifestation contre les mesures sanitaires.

Il a déjà plaidé coupable, au début des années 2000, à des accusations de menaces et de défaut de se conformer à une ordonnance, qui lui ont valu plusieurs mois de prison. Une interdiction à vie de posséder des armes à feu a été prononcée contre lui à la suite d’un de ses plaidoyers de culpabilité.