Nitchell Lapaix, bras droit d’un influent chef de gang, est mort dans une fusillade à sa sortie d’un bar de Laval, au cours de la nuit de lundi à mardi.

De nombreux tirs ont été entendus vers 2 h 30 dans la rue Saint-Luc. L’homme de 27 ans, connu des services policiers, sortait du Crazy Moon, un bar de danseuses. Il se dirigeait vers son véhicule avant d’être atteint d’une balle à la tête. Nitchell Lapaix, alias Crank, aurait été un lieutenant du chef de gang Jean-Philippe Célestin, selon nos sources policières.

Il a été retrouvé au sol gravement blessé et sa mort a été constatée sur place.

Karine et Lise, deux résidantes de ce secteur tranquille de Laval-des-Rapides qui préfèrent ne pas donner leur nom de famille, se tiennent devant l’imposant périmètre policier, les bras croisés. Une paire d’espadrilles est suspendue à des fils électriques. « Regardez ça. Il y en a de plus en plus. Je les remarque en marchant le soir », explique Lise.

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Une paire de souliers est suspendue à des fils électriques.

Le shoeffiti, ou lancer de chaussures, est un signe distinctif de la présence d’un gang de rue sur un territoire. Rien pour rassurer le voisinage. « Je ne veux même plus marcher le soir. Des fusillades à Montréal, à Laval… peut-être qu’il faudrait déménager loin de tout ça », explique Karine, mère de famille, d’un ton las.

« On s’est fait réveiller par au moins dix coups de feu. Je n’ai pas osé regarder par la fenêtre », raconte France Cloutier. La dépouille de la victime a été retrouvée devant sa résidence de la rue Saint-Luc.

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Nitchell Lapaix

La victime avait été relâchée de prison en juin dernier. Nitchell Lapaix faisait partie de l’organisation de Célestin et aurait été impliqué dans du trafic de stupéfiants au centre-ville de Montréal, selon nos informations. Après sa libération, il se serait occupé davantage de prostitution sur la Rive-Sud de Montréal. En octobre dernier, il avait plaidé coupable à deux chefs d’accusation pour possession d’arme à feu.

Un poste de commandement a été érigé, a expliqué l’agente Stéphanie Beshara, porte-parole du Service de police de Laval, mardi matin.

Comme certains éléments d’enquête laissent croire à un homicide lié aux gangs de rue, le dossier a très vite été transféré à la Sûreté du Québec.

Il n’y a aucune arrestation dans ce dossier pour le moment.

Avec Daniel Renaud, La Presse