Le doyen des Hells Angels, Michel « Sky » Langlois, obtiendra sa libération dans les prochains jours, mais ne pourra porter sa veste de motard ni afficher les couleurs de son organisation, et devra éviter les endroits où les Hells Angels pourraient se réunir, et ce, jusqu’à la fin de sa sentence.

C’est l’une des conditions imposées par les commissaires des libérations conditionnelles du Canada au motard de 74 ans, qui ne pourra également communiquer avec toute personne ayant des activités criminelles ou liée à une organisation criminelle, qui devra posséder un seul téléphone cellulaire ou carte SIM, fournir les registres de tous ses appels et messages texte entrants et sortants, fournir les codes de déverrouillage de son téléphone, permettre la surveillance de tous les fichiers échangés ou téléchargés et ne rien supprimer sur son appareil.

Langlois devra également respecter un couvre-feu entre 23 h et 6 h, éviter les débits de boisson, sauf les succursales de la Société des alcools du Québec - une exception qu’il a demandée et obtenue -, et divulguer toutes ses transactions financières.

« Vos intervenants décrivent votre criminalité comme étant persistante depuis près de 50 ans, structurée et teintée de violence. Ils relèvent que vos peines précédentes ont eu peu d’impact sur votre criminalité et que vous naviguez toujours dans le monde interlope. Ils soupçonnent également la présence d’une importante criminalité cachée, considérant votre appartenance à un groupe criminel notoire », écrivent notamment les commissaires pour expliquer leur décision de sept pages rendue publique jeudi.

Hells Angels de la première heure

À deux reprises, en septembre et février derniers, Langlois s’est adressé aux commissaires des libérations conditionnelles pour obtenir sa libération, mais a essuyé un refus.

Langlois est libéré d’office après avoir purgé les deux tiers d’une peine de plus de quatre ans pour gangstérisme et trafic de stupéfiants imposée à la suite de son arrestation dans une enquête de l’Escouade nationale de répression du crime organisé (ENRCO) de la Sûreté du Québec, baptisée Objection et menée en 2018.

Selon la preuve accumulée par la police, le réseau de trafic de stupéfiants qui versait une « taxe » à Langlois a écoulé 177 onces de cocaïne et près de 300 000 comprimés de méthamphétamine en quelques mois, en 2017 et 2018.

Michel Langlois a dit aux commissaires avoir reçu 15 000 $ pour ces activités et s’être impliqué de sa propre initiative, et non pas avec la collaboration avec les Hells Angels, qu’il a décrits comme un club « d’amateurs de motos » dont la mauvaise réputation serait due au comportement de quelques individus.

Langlois est un ancien membre des Popeyes et cofondateur de la première section des Hells Angels au Québec, le chapitre de Montréal, en 1977. Sa première condamnation pour une peine fédérale - plus de deux ans - en a été une de complicité après le fait dans la foulée de la fameuse purge de Lennoxville, survenue en 1985.

Depuis le début de sa carrière criminelle, Langlois a reçu quatre peines fédérales.

Il a dit aux commissaires que sa carrière criminelle est terminée et qu’il veut s’occuper de sa famille et de sa santé à sa sortie du pénitencier.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.