(Montréal) Accusé de crimes sexuels contre une mineure, le producteur québécois Luc Wiseman s’est fait imposer mercredi une série de conditions supplémentaires pour qu’il se tienne loin des jeunes de moins de 16 ans.

L’homme de 65 ans fait face à cinq chefs d’accusation, dont agression sexuelle, attouchements sur une personne de moins de 16 ans et voies de fait. Les évènements qu’on lui reproche se seraient produits entre novembre 2018 et le mois d’avril dernier.

Les deux autres accusations portées contre lui ont trait à la possession et la production de pornographie juvénile.

L’accusé n’était pas présent mercredi devant le juge Pierre Labelle de la Cour du Québec : il s’est fait représenter, comme c’est son droit, par son avocat Me Alexandre Bien-Aimé.

La procureure de la Couronne, Me Annabelle Sheppard, a fait ajouter une série de conditions, « souvent imposées dans de tels dossiers », que l’accusé devra respecter.

Il lui est donc interdit de communiquer avec un jeune de moins de 16 ans ou de se trouver dans des lieux privés avec eux, à moins qu’un adulte ne soit présent et au courant des accusations qui pèsent contre lui. Il ne peut aussi se trouver dans certains lieux comme une piscine publique, une école, une garderie ou un terrain de jeux. Il ne peut pas non plus travailler avec des personnes de moins de 16 ans sur lesquelles il est en position d’autorité.

« C’est pour protéger la société, protéger les jeunes et pour s’assurer qu’il n’y aura pas d’autres crimes commis », a expliqué Me Sheppard peu après la brève audition devant le juge.

La procureure de la Couronne a expliqué qu’elle ne pouvait pas révéler si l’enquête policière était toujours en cours.

Luc Wiseman était le président et propriétaire de la maison de production Avanti Groupe, qui produit notamment la populaire émission Tout le monde en parle et dans le passé, des succès comme La petite vie. L’entreprise a confirmé que M. Wiseman a quitté ses fonctions en raison des accusations portées contre lui.

Mercredi, Me Bien-Aimé a signalé que son client « réservait son choix », c’est-à-dire qu’il n’a pas encore décidé s’il préfère un procès devant jury ou devant juge seul. Il a aussi demandé à la Couronne d’avoir accès à des éléments de preuve supplémentaire.

Il avait fait savoir dans le passé que son client « plaidera non coupable au moment opportun » et qu’il est déterminé à se défendre contre les accusations.

Une ordonnance de la Cour interdit de nommer la présumée victime, ainsi que tout détail permettant de l’identifier.

Pour les victimes, « ce genre de dossier n’est jamais facile », a déclaré Me Sheppard, assurant que celle-ci avait tout le soutien du bureau du directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP).

Luc Wiseman est présumé innocent jusqu’à preuve du contraire. Il devra revenir à la Cour le 7 septembre pour la suite des procédures.