(Ottawa) Le juge en chef de la Cour suprême du Canada exhorte les magistrats canadiens à être sensibles à l’histoire et au vécu des peuples autochtones et à démontrer la même attitude face aux membres des minorités culturelles.

Dans un discours livré récemment devant des juges de l’Ontario, le juge Richard Wagner a signalé que dans un pays aussi diversifié que le Canada, les tribunaux doivent être respectueux de toutes les personnes qui composent la mosaïque culturelle.

À son avis, les juges peuvent être fiers de leur impartialité et de leur engagement à ce que tous les Canadiens soient égaux devant la loi, sans discrimination. Il a toutefois prévenu que les juges sont des produits de leurs propres expériences personnelles, de leurs privilèges, ou de leur absence de privilèges.

Richard Wagner invite à de nouveaux efforts en vue d’une réconciliation avec les Premières Nations du Canada. Selon lui, ces efforts développeront des compétences culturelles chez les magistrats canadiens et stimuleront leur capacité à traiter avec des gens qui sont différents d’eux.

Le juge en chef a fait part d’une expérience personnelle. Il devait se rendre à Iqaluit pour rencontrer des finissants en droit du Nunavut, où il n’avait jamais mis les pieds.

Il a donc tenu un appel-conférence avec les étudiants. Pendant une heure, ils ont abordé plusieurs sujets, dont l’accès à la justice au Nunavut, la pratique du droit en Inuktitut et la représentation des Autochtones dans l’appareil judiciaire.

D’autre part, le juge Wagner a signalé que la pandémie de la COVID-19 avait surtout affecté les plus vulnérables de la société. À son avis, le code d’éthique du Conseil de la magistrature devra tenir compte dorénavant d’un contexte bien différent de celui de 1998 lorsqu’il a été mis à jour pour la dernière fois.

L’avènement des réseaux sociaux et l’émergence de mouvements tels MeToo et Black Lives Matter, par exemple, constituent des phénomènes qui étaient absents ou peu considérés en 1998.

Le juge Wagner a tout de même noté que la diversité faisait des gains dans la magistrature canadienne. Il a cité de récentes données démontrant qu’en ce moment, 45 % des juges nommés par le gouvernement fédéral sont des femmes, et il a remarqué une meilleure représentation parmi les Autochtones, les personnes racisées ou handicapées et les personnes des communautés LGBTQ2.

Le juge en chef de la Cour suprême se réjouit de ce que ces personnes apportent à la magistrature canadienne.