Un automobiliste a happé mortellement un cycliste dans la trentaine en faisant plusieurs tonneaux après avoir perdu la maîtrise de son véhicule, jeudi matin, en plein cœur du Plateau Mont-Royal. La vitesse pourrait avoir joué un rôle, selon la police de Montréal.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) rapporte avoir reçu un premier appel au 911 vers 10 h 50. La collision est survenue à l’angle de l’avenue Papineau et du boulevard Saint-Joseph.

« Selon les premières informations obtenues de divers témoins, l’automobiliste circulait en direction sud sur l’avenue Papineau. Une fois passé le boulevard Saint-Joseph, le conducteur aurait perdu le contrôle de son véhicule pour une raison inconnue, pour ensuite faire des tonneaux et aller heurter le cycliste, qui se trouvait sur Papineau », a expliqué Jean-Pierre Brabant, porte-parole de la police de Montréal.

Le décès du cycliste âgé de 33 ans a été constaté sur place. Son corps a été couvert d’un drap pour protéger son identité. De son côté, le conducteur, aussi âgé de 33 ans et qui était seul à bord de son véhicule de type VUS, a dû en être extirpé par des pompiers du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM). L’opération a duré près d’une vingtaine de minutes ; le véhicule avait terminé ses tonneaux sur le toit.

L’homme a par la suite été transporté d’urgence dans un centre hospitalier, où son état était toujours jugé critique en début d’après-midi. Des manœuvres de réanimation ont été pratiquées sur lui.

Un périmètre de sécurité a été dressé sur l’avenue Papineau, entre le boulevard Saint-Joseph et la rue Gilford. La circulation a été rouverte en milieu d’après-midi. Des enquêteurs de scènes de collision du SPVM tenteront de faire la lumière sur les causes et les circonstances exactes de cette affaire.

Déjà, les autorités considèrent la vitesse de l’automobiliste comme un possible facteur responsable de cette collision. « C’est l’une des hypothèses qu’on vérifie. Pour qu’un véhicule fasse un tonneau, il faut normalement qu’il roule plus rapidement que 30 ou 40 kilomètres heure. Une inspection mécanique va être faite sur le véhicule, et on va visionner des caméras de surveillance pour voir si le conducteur faisait de la vitesse ou des manœuvres dangereuses », a indiqué l’agent Brabant.

Vélo Québec « bouleversé »

Chez Vélo Québec, le président et directeur général Jean-Francois Rheault s’est dit « bouleversé » par cette collision mortelle, jeudi. « Le lunch de tout le monde était un peu moins bon ce midi, soupire-t-il. Sur le réseau routier, la perte de vie, peu importe le mode de transport, n’est pas acceptable. »

Des évènements comme celui de jeudi démontrent que le débat sur la mise sur pied d’aménagements « séparant » les usagers a toute sa pertinence, selon lui. « En ville, les deux gros enjeux qui causent le plus de problèmes aux piétons et aux cyclistes, ce sont la vitesse et les camions. L’une des solutions dont on connaît l’efficacité, c’est de séparer la voie, mettre une barrière physique entre les usagers », dit M. Rheault.

C’est prouvé que plus d’aménagements, ça réduit le nombre de décès et de collisions. Des façons de concevoir les rues autrement, ça existe.

Jean-François Rheault, président de Vélo Québec

Plus tôt, jeudi, le conducteur d’un camion à ordures avait aussi heurté une femme de 26 ans en faisant marche arrière avec son véhicule, dans le stationnement d’un commerce à l’angle du boulevard De Maisonneuve et de l’avenue De Lorimier.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Le conducteur d’un camion à ordures a heurté une femme de 26 ans en faisant marche arrière avec son véhicule, jeudi matin.

Selon divers témoins, le camion était en marche arrière et la piétonne serait tombée durant la manœuvre, alors qu’elle se trouvait derrière le véhicule. Par l’intermédiaire de son compte Twitter, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, s’est dite inquiète par les deux évènements. « Une piétonne a été happée mortellement ce matin, et un cycliste est décédé il y a quelques heures d’un accident. Mes pensées vont aux proches. Je suis consternée d’entendre une telle nouvelle. Redoublons de vigilance pour que ça n’arrive plus », a-t-elle écrit.