Le meurtre d’une femme, supposément commis dans des circonstances rarement vues, aurait eu lieu l’automne dernier à Terrebonne, dans la couronne nord de Montréal.

Un homme de Terrebonne, Bruno Turcotte, a été accusé de meurtre au premier degré mercredi au palais de justice de Laval, car il n’aurait pas donné à sa conjointe malade les soins de santé nécessaires à sa survie.

La conjointe de Bruno Turcotte, Johanne Bilodeau, est morte le 24 septembre dernier à l’hôpital. La veille, un membre de sa famille, inquiet de son état de santé qui se dégradait, a appelé la police. La quinquagénaire a immédiatement été transportée à l’hôpital, mais elle est morte le lendemain.

En menant son enquête, le coroner a constaté certains éléments qui l’ont incité à communiquer avec la police de Terrebonne. Celle-ci a ensuite partagé le dossier avec la Sûreté du Québec et une enquête a été amorcée par les enquêteurs des Crimes contre la personne. Après six mois d’enquête, les limiers ont appréhendé le conjoint de la victime, Bruno Turcotte, mardi.

« Nous sommes en mesure de conclure qu’il y a eu une absence de soins volontaire à l’endroit de la victime. L’enquête permet de porter des accusations de meurtre au premier degré contre le conjoint de la victime », a déclaré le sergent Jean-Raphaël Drolet, porte-parole de la Sûreté du Québec.

Handicapée à la suite d’un AVC

Selon nos informations, Mme Bilodeau a été victime d’un accident vasculaire cérébral il y a 11 ans et était lourdement handicapée depuis. Ces derniers temps, M. Turcotte et elle auraient vécu seuls dans la maison de la rue Cécile Fiset qu’ils habitaient à Terrebonne.

Son conjoint et au moins une autre femme auraient été ses aidants naturels, sous la supervision du CLSC local, et payés par ce dernier. Toutefois, les employés du CLSC ne seraient pas parvenus à assurer une supervision serrée depuis au moins le début de la pandémie de la COVID-19, il y a plus d’un an.

D’après nos informations, la victime serait décédée des suites d’une septicémie, une infection généralisée qui s’est propagée par le sang. Le coroner aurait fait appel à un médecin spécialiste des infections pour établir ses conclusions.

Bruno Turcotte, 59 ans, demeure détenu en attendant la suite des procédures qui ont été reportées au 23 avril prochain, pour la forme.

La police considère cette affaire comme un meurtre commis dans un contexte conjugal.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le (514) 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.