Un ex-ambulancier d’Urgences-santé a reconnu avoir agressé sexuellement deux patientes vulnérables pendant leur transport en ambulance en 2017. Surnommé le « Roi des clowns » dans sa carrière artistique parallèle, Sylvain Depairon s’en est notamment pris à une femme malvoyante qui devait subir une opération cardiaque.

Accusé il y a deux ans, le résidant de Saint-Jérôme de 59 ans a plaidé coupable jeudi à deux chefs d’accusation d’agression sexuelle au palais de justice de Montréal, devant le juge David-Emmanuel Simon. Notons qu’il ne travaille plus chez Urgences-santé depuis septembre 2018.

Sylvain Depairon agresse sa première victime en juin 2017, alors qu’elle est transférée d’urgence à Montréal par avion-ambulance pour être opérée. Pendant son transport en civière sur le tarmac de l’aéroport, Sylvain Depairon profite de l’absence de ses collègues pour agresser la victime. En raison d’un handicap visuel, elle ne distingue que les formes, les couleurs et la lumière.

En attachant les ceintures de la civière, l’ambulancier touche les parties génitales et le sein gauche de sa victime immobilisée qui ne porte qu’une blouse d’hôpital. La victime se demande alors si les attouchements sont intentionnels. Puis, tout doute se dissipe lorsque le professionnel caresse à deux autres reprises les mamelons de la victime en vérifiant si les ceintures sont bien attachées. L’agression dure deux minutes.

Deuxième agression

Cinq mois plus tard, Sylvain Depairon et un collègue doivent transporter en ambulance une femme devant être hospitalisée à la demande de sa psychologue. Dans le véhicule, l’accusé éteint les lumières, comme la patiente veut se reposer. Il en profite alors pour flatter les seins de celle-ci sous ses vêtements, alors qu’elle avait les yeux fermés.

« M. Depairon lui chuchote qu’il la trouve belle. […] Il détache une partie du manteau de la [victime] et soulève son soutien-gorge. Il embrasse ses seins. Par la suite, M. Depairon met une main sous le jeans de la [victime], par-dessus ses sous-vêtements, et tente d’écarter ses cuisses et touche ses parties génitales, au niveau des lèvres », a expliqué en cour la procureure de la Couronne, MCamille Boucher, en lisant l’exposé commun des faits.

L’agression a duré environ une demi-heure, pendant le trajet entre Montréal et Saint-Jérôme. L’ADN de M. Depairon a été découvert en faible proportion sur le sein de la victime.

Son avocat, MMike Junior Boudreau, a demandé au juge la confection d’un rapport présentenciel avec volet psychosexuel afin « d’apporter un éclairage sur le passage à l’acte » du quinquagénaire sans antécédents judiciaires. Une suggestion retenue par le juge Simon. La cause revient en cour en octobre prochain.

Il n’en a pas été question pendant les procédures judiciaires, mais Sylvain Depairon a longtemps travaillé comme clown amateur. Son site web, Leroidesclowns.com, n’est toutefois plus accessible. Son entreprise, qui offrait des services d’animation, de clown et de sculpteur de ballons, a été radiée volontairement un mois après son arrestation, selon le Registre des entreprises.