Deux individus arrêtés lors d’une spectaculaire opération de la police de Montréal il y a dix ans viennent de nouveau d’être condamnés pour trafic de stupéfiants.

René Savard, 42 ans, et Ivan Francisco Torre, 47 ans, ont respectivement plaidé coupable à des accusations de complot, possession de drogues dans un but de trafic et trafic de drogues ces dernières semaines, au palais de justice de Montréal.

Ils ont respectivement reçu des peines de 63 mois et de 51 mois de pénitencier.

C’est en décembre 2018 que les membres de la Division du crime organisé (DCO) du SPVM ont amorcé une enquête baptisée Aval, ciblant des producteurs de comprimés de méthamphétamine et un réseau de trafiquants de stupéfiants qui opérait principalement dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, avec l’aide d’une ligne téléphonique.

Durant l’enquête, les policiers ont effectué plusieurs filatures et c’est durant l’une elles qu’ils ont vu apparaître Savard. Ce dernier s’est rendu à plusieurs adresses, dont celle de Torre, sur la rue Manning, dont les policiers ont réalisé à la fin de l’enquête qu’il s’agissait d’une cache de stupéfiants.

Le 17 avril 2019, Torre a été arrêté dans sa chambre où des quantités variées de drogues différentes ont été trouvées. Il a admis aux policiers que les drogues lui appartenaient et que ses trois colocataires n’avaient rien à voir avec celles-ci.

Savard a été appréhendé le même jour alors qu’il venait de quitter, en voiture, un immeuble de la rue Corbière à Brossard. Là aussi, une panoplie de stupéfiants différents ont été découverts.

PHOTO FOURNIE PAR LA POLICE

René Savard

Les policiers ont associé à Savard des stupéfiants trouvés dans trois appartements différents et deux véhicules.

Durant l’enquête Aval, les policiers avaient principalement dans leur collimateur de présumés producteurs et distributeurs de comprimés de méthamphétamine fabriqués dans un laboratoire clandestin à L’Assomption, au nord-est de Montréal.

Le 8 mai suivant, les enquêteurs, aidés des membres du groupe tactique d’intervention de la Sûreté du Québec, ont investi le laboratoire qui avait des allures de labyrinthe fortifié, avec ses pièces dérobées, passages secrets et portes verrouillées par des systèmes magnétiques sophistiqués.

Des individus sont toujours accusés dans cette affaire et les procédures se poursuivent.

Opération sensible

Dix ans auparavant, Savard et Torre ont été arrêtés dans une autre enquête d’envergure du SPVM baptisée Machine, visant un réseau de trafiquants de stupéfiants et de cigarettes de contrebande qui opérait notamment sur la réserve autochtone de Kahnawake, sur la rive-sud de Montréal.

Les contrebandiers contrôlaient un entrepôt fortifié sur la réserve et le SPVM, qui a été aidé par la Sûreté du Québec et la gendarmerie royale du Canada, avait également obtenu la collaboration des peacekeepers et des autorités de Kahnawake pour mener son opération.

Le matin du ratissage, le 3 juin 2009, des messages ont même été diffusés sur la radio locale pour expliquer aux mohawks ce qu’il se passait sur leur territoire, tellement la situation était sensible.

L’influent Hells Angels Salvatore Cazzetta a figuré au nombre des personnes accusées dans cette affaire mais le motard a bénéficié d’un arrêt des procédures en 2016, en vertu de l’Arrêt Jordan de la Cour suprême du Canada rendu la même année et qui limite les délais des procédures judiciaires.

Savard et Torre avaient respectivement été condamnés à six ans et quatre ans dans la foulée du projet Machine.

Pour joindre Daniel Renaud, composez-le (514) 285-7000, poste 4918, ou écrivez à drenaud@lapresse.ca