Plus de deux ans après les premières divulgations d’inconduites sexuelles reprochées à Éric Salvail, le procès de l’ex-vedette s’ouvre ce lundi au palais de justice de Montréal devant un juge de la Cour du Québec. Il est accusé d’agression sexuelle, de harcèlement criminel et de séquestration à l’endroit de Donald Duguay. Les crimes se seraient produits entre le 1er avril et le 30 novembre 1993 à Montréal. Le procès pourrait durer jusqu’à jeudi et au moins quatre personnes seront appelées à la barre des témoins. Retour sur la chronologie d’événements déclenchée par la sortie de 11 personnes ayant raconté à La Presse avoir subi des gestes sexuels déplacés ou en avoir été témoins.

17 octobre 2017

En 2017, Éric Salvail est sans contredit l’une des vedettes les plus populaires du Québec. Il reçoit le prestigieux prix de la personnalité masculine au Gala Artis. Il a son émission quotidienne à la radio, Éric et les fantastiques, en plus d’être le roi de la chaîne V avec entre autres En mode Salvail et Les recettes pompettes. Il vient d’animer le gala des Gémeaux avec Jean-Philippe Wauthier. En plus de son chapeau d’animateur, il porte aussi très bien celui de producteur. À la tête de la maison de production Salvail et Co., il a développé des émissions télé comme Les échangistes, Maripier ! et Déjà dimanche !

18 octobre 2017

Les journalistes de La Presse Katia Gagnon et Stéphanie Vallet lancent une bombe dans l’univers médiatique québécois. Quelques jours après la naissance du mouvement #metoo, les journalistes publient une enquête où 11 personnes confient avoir subi des gestes sexuels déplacés de la part d’Éric Salvail ou en avoir été témoins. La majorité du temps, ses inconduites sexuelles se seraient déroulées dans un contexte professionnel. Le lendemain, l’animateur vedette écrit un long message sur les réseaux sociaux dans lequel il avoue qu’il a eu des comportements « inappropriés et irrespectueux ». « Mes actions prioritaires sont tournées vers les nombreuses personnes qui ont subi mes comportements déplacés », a-t-il notamment écrit sur Facebook. Il ajoute dans la foulée qu’il se retire de son entreprise de production pour protéger les emplois de ses collègues. La descente aux enfers se poursuit : il perd tour à tour ses contrats radiophoniques, télévisuels et publicitaires.

15 janvier 2019

Près de deux ans plus tard, alors qu’Éric Salvail a disparu du paysage artistique, la vedette déchue est arrêtée à Montréal. Il fait face à trois chefs d’accusation : agression sexuelle, harcèlement criminel et séquestration. Les faits se seraient produits sur une période de six mois, en 1993. « Il s’est présenté dans un poste et a été relâché avec promesse de comparaître », avait dit à l’époque le porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal, Raphaël Bergeron.

30 septembre 2019

L’enquête préliminaire commence au centre judiciaire Gouin, dans le nord de l’île de Montréal. Une ordonnance de non-publication ne permet pas aux journalistes présents de divulguer le contenu des témoignages et l’identité des quatre témoins. Par contre, le plaignant Donald Duguay demande que son nom puisse être divulgué publiquement, ce qui lui est accordé. Après avoir entendu la preuve, le juge Pierre Labelle annonce « qu’il y a suffisamment de preuve pour citer Éric Salvail à procès ». L’avocat de l’ancien animateur et producteur demande que le procès se tienne devant juge et jury.

4 novembre 2019

Éric Salvail change d’avis et demande à la Cour supérieure du Québec d’être jugé seulement par un juge, et non par un juge et un jury. Les dates du procès sont fixées du 17 au 20 février 2020.