(Ottawa) Le syndicat qui représente l’agente de libération conditionnelle en charge d’Eustachio Gallese affirme que l’homme accusé du meurtre de Marylène Lévesque n’avait plus le droit de fréquenter des femmes pour répondre à ses besoins sexuels, depuis que la Commission des libérations conditionnelles a désapprouvé cette permission, en septembre dernier.

Le Syndicat des employé-e-s de la sécurité et de la justice (SESJ) assure que la recommandation donnée par les commissaires qui ont estimé « plutôt inappropriées » ces relations, a été appliquée parl’agente de libération conditionnelle ainsi que par le foyer où séjournait l’homme.

« Le SESJ reconnaît pleinement que la Commission des libérations conditionnelles du Canada a manifesté sa désapprobation, en septembre 2019, concernant la pratique de permettre à M. Gallese de se rendre dans des salons de massage. L’agent ou l’agente de libération conditionnelle et le foyer de transition privé de Québec chargés de sa surveillance ont accepté cette directive », écrit-on dans un communiqué publié lundi.

Le syndicat fait allusion à « des défis systémiques importants de notre système correctionnel fédéral », tout en se disant lié par des restrictions de confidentialité qui lui interdisent de dévoiler les détails précis entourant ce drame.

Le communiqué, cependant, aborde une des situations dénoncées depuis le meurtre en janvier.

« Le SESJ a des motifs raisonnables de croire qu’il ne s’agit pas d’une situation unique et qu’en effet, des visites dans des salons de massage par d’autres délinquants en liberté conditionnelle dans la communauté ont déjà eu lieu. Le SESJ se préoccupe toujours du fait que le Service correctionnel du Canada n’a pas abordé la question de sa connaissance de cette pratique », peut-on lire.

Le meurtre de la jeune femme à Québec le mois dernier a poussé les partis d’opposition à Ottawa à remettre en question le processus de nomination des commissaires des libérations conditionnelles.

Les conservateurs ont réclamé et obtenu qu’un comité parlementaire étudie ce processus, ainsi que les circonstances de la mort de Marylène Lévesque.

Ces dernières révélations du SESJ détournent l’éclairage vers le travail des agents de libération conditionnelle.

D’ailleurs, le syndicat utilise l’occasion pour faire une série de revendications, dont celle-ci : « Réduire le nombre de cas par agent et agente de libération conditionnelle dans la collectivité et dans les établissements et leur accorder beaucoup plus de temps pour entreprendre une surveillance et une évaluation significative des risques. »