Le trafiquant Alain Charron a échoué vendredi dans sa tentative d’obtenir un nouveau procès. La Cour d’appel a rejeté l’appel du vieux routier du crime lié au caïd Raynald Desjardins. Il devra donc se rendre aux autorités d’ici mardi pour amorcer sa peine de cinq ans de pénitencier.

L’homme de 71 ans a été reconnu coupable par un jury en mai 2018 d’avoir comploté pour importer plusieurs tonnes de haschich en 2010. Il avait été acquitté sur un chef d’importation, alors que les jurés n’avaient rendu aucun verdict à l’égard des deux autres chefs d’importation.

Alain Charron et ses complices ont tenté d’importer 15 tonnes de résine de cannabis en provenance du Pakistan à l’automne 2010 grâce à trois conteneurs acheminés par bateaux et par train. La drogue a notamment transité par l’Italie et la Belgique, où les enquêteurs de la GRC ont remplacé la drogue par du sel et du plâtre, avant de laisser les conteneurs poursuivre leur route vers le Port de Montréal.

Même si la preuve était circonstancielle, Alain Charron n’était ni un acteur mineur ni du « menu fretin » dans le complot, a affirmé le juge Guy Cournoyer, alors à la Cour supérieure, en le condamnant à cinq ans d’emprisonnement en juin 2018. La Couronne fédérale demandait sept ans, contre une peine dans la collectivité pour la défense.

Les avocates de la défense, MMylène Lareau et MCristina Nedelcu, ont soulevé de nombreux moyens d’appel pour annuler le verdict de culpabilité. Elles s’attaquaient notamment au rejet de leur requête en arrêt des procédures pour délais déraisonnables, à la justesse des directives au jury et à l’admissibilité en preuve d’une conversation d’un policier.

Dans une décision de 36 pages écrite par le juge Mark Schrager, la Cour d’appel analyse et rejette chacun des arguments avancés par la défense.

Les procédures judiciaires visant Alain Charron ont duré plus de cinq ans, ce qui dépasse largement le plafond de l’arrêt Jordan. Néanmoins, l’arrêt des procédures n’était pas nécessaire dans le contexte compte tenu, entre autres, des mesures transitoires exceptionnelles prévues par la Cour suprême.

-Avec Daniel Renaud