(Québec) L’ancienne vice-première ministre du Québec Nathalie Normandeau et ses coaccusés devront patienter jusqu’au 22 juin pour connaître la suite concernant leur requête en arrêt des procédures de type Jordan.

Cette date a été retenue, mardi, lors d’une conférence de gestion au palais de justice de Québec.

La requête de type Jordan — la deuxième présentée dans le dossier pour tenter de mettre un terme complet aux procédures et éviter un procès aux coaccusés — devait à l’origine être entendue le 16 mars dernier.

Or, ce jour-là, le juge André Perreault, de la Cour du Québec, a été contraint de reporter les procédures afin de « protéger le public » en pleine pandémie de coronavirus. La cause n’a pas été jugée « urgente ».

Depuis cinq semaines, seuls les dossiers urgents, surtout en matière familiale, sont entendus dans les palais de justice du Québec.

Mme Normandeau, son ex-chef de cabinet Bruno Lortie, l’ex-vice-président de Roche Marc-Yvan Côté, Mario W. Martel et France Michaud, de Roche, ainsi que l’ancien maire de Gaspé François Roussy ont été arrêtés en 2016 dans le cadre d’une enquête portant sur l’octroi de financement politique en échange de contrats publics.

Bien que la poursuite eût abandonné cinq des huit chefs d’accusation qui pesaient contre elle, Mme Normandeau est toujours accusée d’abus de confiance, de souscription frauduleuse à une caisse électorale et d’actes de corruption dans les affaires municipales.

« Je pense que ce qui était le plus frustrant, c’était le 16 mars, a déclaré son avocat, Maxime Roy, en entrevue mercredi. Le 16 mars, on était un peu comme des sprinters sur les blocs. On était prêts, au terme d’une longue préparation. […] C’est toujours frustrant comme avocat d’arriver et de ne pas pouvoir participer à la compétition. »

Le monde juridique se penche actuellement sur la possibilité de tenir davantage d’audiences virtuelles pour tenter de minimiser les retards qui s’accumulent. Il est d’ailleurs prévu que des juges et greffières de la Cour supérieure soient formés pour apprivoiser la technologie.

Parmi les principaux défis : gérer les causes avec de nombreux témoins et s’assurer que la justice demeure accessible aux médias et au public, selon Me Roy.