L’ex-policière Stéfanie Trudeau, mieux connue sous son ancien numéro de matricule 728, était devant la Cour d’appel mercredi matin dans l’espoir d’être acquittée de sa condamnation pour voies de fait. L’affaire avait fait les manchettes en 2012, alors qu’elle avait frappé un homme dans un appartement du quartier Plateau-Mont-Royal et avait traité des citoyens de « gratteux de guitare ».

Stéfanie Trudeau n’était pas présente mercredi devant le plus haut tribunal de la province pour entendre son appel du jugement de la Cour supérieure rendu le 23 août 2017. Son avocat Giuseppe Battista a fait valoir que le jugement rendu par le juge Claude Champagne « a l’air étoffé, mais il ne l’est pas ». L’ex-policière demande un acquittement ou sinon une absolution ou un nouveau procès.

Stéfanie Trudeau a peut-être fait des erreurs, mais pas « assez significativement » pour la condamner pour voies de fait à l’endroit de Serge Lavoie. Il ne faut pas oublier qu’elle agissait dans l’exercice de ses fonctions, a plaidé Me Battista.

D’après la défense, il y avait aussi des contradictions dans les témoignages de témoins, dont Simon Pagé et Rudi Occhietti. Également, il n’y aurait pas eu un « usage de force excessive », comme le prétend la Couronne.

Le procureur de la poursuite, Me Pierre Bienvenu, qui plaidait sa dernière cause avant sa retraite, a suggéré fortement aux trois juges de regarder les vidéos captées par des témoins munis de caméra. D’après lui, « ça montre beaucoup dans quel état d’esprit » Stéfanie Trudeau était. Elle brasse, pousse et jette par terre la victime, selon le procureur.

À propos des gens témoins de la scène, il affirme : « les gens paniquent pour une scène de violence d’un niveau qu’ils n’avaient jamais vu ».

Contrairement à l’avocat de la défense, Me Bienvenu ne croit pas qu’il y avait une « urgence » qui l’obligeait à agir comme elle a agi. Ainsi, la décision de première instance doit être maintenue selon la Couronne.

Rappelons que le 2 octobre 2012, Stéfanie Trudeau était en patrouille avec un collègue dans le quartier Plateau-Mont-Royal. Elle a demandé à Rudi Orchietti, qui avait une bière à la main sur le boulevard Papineau de lui montrer ses papiers. Les choses ont vite dégénéré et elle est intervenue physiquement auprès de lui. Serge Lavoie l’a ensuite injurié et elle s’est ruée sur lui.

La policière à la retraite du Service de police de la ville de Montréal (SPVM) a aussi été sanctionnée par le Comité de déontologie policière pour avoir aspergé des manifestants de gaz poivre en 2012. Une décision qui avait alors peu de conséquences pour Stéfanie Trudeau, puisqu’elle est à la retraite depuis 2015.

Le jugement devrait être rendu vendredi.