(Montréal) Les jurés ont reçu les instructions du juge mercredi, au procès pour corruption d’un ancien cadre de SNC-Lavalin.

Sami Bebawi, 73 ans, a plaidé non coupable à cinq chefs d’accusation, notamment de fraude, de corruption d’un agent public étranger et de blanchiment de produits du crime.

Le juge de la Cour supérieure du Québec qui présidait le procès a commencé son exposé au jury en fin d’après-midi, les délibérations devant débuter jeudi.

Les avocats de Sami Bebawi ont plaidé mardi que les millions qui se sont retrouvés dans les comptes de l’ancien cadre de SNC-Lavalin, étaient en fait des primes tout à fait légitimes, autorisées par le président de la firme de génie.

Dans leurs plaidoiries finales au procès, les avocats de la défense ont soutenu que l’argent avait été versé à M. Bebawi pour son travail — il devait jongler avec des contrats complexes en Libye. Me Alexandre Bien-Aimé a déclaré que M. Bebawi et son ancien subalterne Riadh Ben Aissa avaient partagé ces sommes pour le travail effectué et que ces primes avaient été autorisées par le président de SNC-Lavalin à l’époque, Jacques Lamarre.

La poursuite allègue que l’entreprise montréalaise a transféré environ 113 millions à des sociétés fictives pour payer des gens qui l’ont aidée ensuite à recueillir de l’argent et à décrocher des contrats en Libye, à partir de la fin des années 1990. La Couronne a soutenu au procès que ce qui restait dans les comptes après le paiement des pots-de-vin et des factures était divisé moitié-moitié entre les deux hommes — M. Bebawi empochant 26 millions.

Le procès a examiné plusieurs grands projets d’infrastructure et s’est concentré sur les relations avec Saadi Kadhafi, l’un des fils du défunt dictateur libyen Moammar Kadhafi, pour faciliter les accords.

La défense a rejeté l’idée que le fils Kadhafi était un « agent public étranger », comme le stipule le chef d’accusation. Saadi Kadhafi a plutôt été décrit comme un enfant gâté qui avait certes une ligne directe avec le dictateur libyen, mais qui n’avait pas le pouvoir de conclure lui-même des contrats.

Sami Bebawi n’a pas témoigné ni présenté de défense-ce qui était son droit, car il appartenait au ministère public de prouver sa cause hors de tout doute raisonnable, a déclaré le juge Guy Cournoyer aux jurés.

Le procès dure depuis six semaines.