Une adolescente de 15 ans victime d’une violente et sordide agression par son ex-copain dans la vingtaine, le printemps dernier à Montréal, a été sauvée in extremis par un passant. Gerald Gauthier-Guitard a étranglé, battu, traîné au sol et menacé de démembrer avec une scie sa victime qui venait pourtant de lui sauver la vie.

L’homme de 21 ans a plaidé coupable en septembre dernier à des accusations de menaces de mort, de voies de fait, de séquestration, de harcèlement et de contacts sexuels sur une enfant de moins de 16 ans. Il doit revenir en cour vendredi pour les observations sur la peine à imposer.

Gerald Gauthier-Guitard a fréquenté pendant près d’un an, de juillet 2018 à avril 2019, une adolescente de six ans sa cadette. Même si leur relation sexuelle était consentante, la jeune fille ne pouvait consentir en raison de son âge. Jaloux et prompt à la colère, l’agresseur a battu sa copine une première fois le 4 avril dernier.

Dans un bois près d’une école secondaire de Montréal, Gerald Gauthier-Guitard insiste pour avoir une relation sexuelle. Elle refuse et lui avoue ne plus l’aimer parce qu’il se drogue, boit et fume beaucoup. L’agresseur la touche alors contre son gré et exige qu’elle s’assoie dans la neige. Elle tente de se relever plusieurs fois, mais il la repousse sans cesse.

« Il lui dit que si elle se relève, il allait lui en crisser une dans l’estomac. Elle pleure, accroupie au sol, les genoux repliés sur elle-même. [Gerald Gauthier-Guitard] se met à lui donner des coups de poing au niveau des genoux et de la main », indique le résumé conjoint des faits.

Prise de l'encolure

Deux semaines plus tard, Gerald Gauthier-Guitard rencontre l’adolescente à une table de pique-nique près d’un lac. Il fait une crise de jalousie et enfile une paire de gants. « Sais-tu pourquoi j’ai mis les gants ? Si je te frappe, ça ne va pas paraître », lui dit-il.

« J’ai des ciseaux et une scie dans mon sac, je pourrais t’attacher sur la table et découper les membres de ton corps », menace-t-il. L’agresseur éclate de rire et ajoute une phrase à glacer le sang. « Tu penses-tu vraiment que je vais te laisser partir ? »

L’adolescente prend alors ses jambes à son cou, poursuivie par son ex-copain. Mais sur la route, ce dernier se place devant un véhicule « comme s’il voulait se faire frapper ». La victime le sauve d’une collision en le tirant par le manteau. Loin de la remercier, il l’étrangle en lui faisant une prise de l’encolure. Elle peine à respirer. L’agresseur la pousse par terre, l’étrangle et la repousse à plusieurs reprises en la traînant vers le bois. Heureusement, un passant voit la scène et va chercher du renfort à l’école. L’agresseur est arrêté quelques jours plus tard.

Pour ce geste d’une grande violence, Gerald Gauthier-Guitard a plaidé coupable à une accusation de voies de fait ayant causé des blessures. Même s’il a décrit l’agression comme une « tentative de meurtre » dans des messages textes d’excuses envoyés à la victime, cette accusation n’a pas été déposée. « Je ne t’ai pas tué », s’est-il excusé.

Parmi ces autres crimes, l’homme de 21 ans a envoyé à la victime des dizaines de photos osées de son sexe et a publié sur Facebook des images intimes de l’adolescente.

Selon son avocate Me Laurence Lavoie, Gerald Gauthier-Guitard souffre d’une déficience intellectuelle et n’a jamais été pris en charge par le système. Un rapport présentenciel avec un volet neuropsychologique et une évaluation psychosexuelle devrait être présenté vendredi.