Deux enfants, de 10 et 11 ans, ont vécu l’enfer sous le joug de leur beau-père violent. Ils ont été enfermés au sous-sol, étouffés avec une taie d’oreiller et étranglés pour des banalités. Leur bourreau a récemment été condamné à un an de détention, notamment en raison de ses remords et de son enfance difficile.

L’homme de 31 ans a plaidé coupable en février dernier à quatre chefs d’accusation de voies de fait graves et de voies de fait pour des crimes commis entre août 2017 et janvier 2018 à Montréal et à Drummondville. Une ordonnance de non-publication nous empêche de nommer l’accusé pour protéger l’identité des victimes.

« Les enfants déclarent subir de mauvais traitements de la part de l’accusé depuis plusieurs mois. Ils relatent qu’à titre de punitions, l’accusé les enferme au sous-sol et, parfois, les étouffe en mettant une taie d’oreiller ou un drap sur leur bouche », a indiqué la juge Silvie Kovacevich, le 24 octobre dernier.

En janvier 2018, le parâtre a explosé lorsque le garçon de 11 ans est revenu du service de garde à 18 h sans sa bouteille d’eau. Il a alors étouffé l’enfant pendant plusieurs secondes dans son lit. « Quand j’étais plus petit, d’autres personnes me faisaient mal », lui lance-t-il.

Le beau-père s’en est ensuite pris à la fillette, mais celle-ci l’a repoussé avec ses pieds et ses mains. Le bourreau a alors pris une chaise et a longuement tenté de l’étrangler avec l’objet, avant de le faire avec ses mains. « Pis si tu l’oublies la prochaine fois, la bouteille, je vais te mettre une chaise », a-t-il menacé. La mère des enfants n’était pas présente lors de cet épisode.

Le garçon avait les yeux exorbités et peinait à respirer. Le lendemain, il s’est présenté à l’école les yeux « quasiment » sortis de leur orbite. Il souffrait d’une hémorragie sous-conjonctivale et aurait pu rester lourdement handicapé par cette agression.

La procureure de la Couronne, Me France Duhamel, réclamait 18 mois de prison, alors que l’avocat de la défense Me Michael Morena demandait de 6 à 8 mois d’incarcération.

Dans sa décision, la juge relève le parcours difficile de l’accusé, son enfance marquée par « l’instabilité et la violence » dans de nombreuses familles d’accueil et en centre d’accueil. Elle retient comme facteurs atténuants sa reconnaissance de culpabilité, son absence d’antécédent judiciaire, ses remords sincères, son empathie exprimée à l’égard des victimes et sa participation active à une thérapie pour violence intrafamiliale.

La juge Kovacevich soupèse toutefois dans sa décision le jeune âge des victimes, l’autorité parentale de l’accusé, la gravité des blessures et la durée des crimes. « Une peine de 12 mois démontre bien la réprobation de la société à l’égard des crimes tout en reconnaissant les démarches et le parcours de l’accusé depuis les évènements », conclut-elle.