Un criminel détenu pour avoir tué son partenaire d’affaires, qui tente de faire alléger sa sentence en dénonçant la vermine, le confinement en cellule et la surpopulation à la prison de Bordeaux, a été contredit par une responsable de l’établissement, qui nie tout problème majeur.

André Michel Boyer avait témoigné, en juillet dernier, de son séjour difficile dans une prison infestée de souris, de coquerelles, de mouches et de puces de lit, où l’ambiance est violente, la ventilation déficiente et l’eau imbuvable.

Le sexagénaire a admis avoir tué de 32 coups de couteau son partenaire d’affaires, Domenico Iacono, en octobre 2015 à Laval, avant de cacher son corps dans le coffre d’une voiture.

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André Michel Boyer

« Une prison, ce n’est pas un Club Med, il l’a dit lui-même, il en était conscient », a souligné la procureure de la Couronne, Anne-Andrée Charette. « Je ne doute pas qu’il ait trouvé ça difficile et anxiogène. »

Mais Boyer a largement exagéré les problèmes, selon Me Charette, à la suite du témoignage d’une directrice de service de la prison de Bordeaux, Carmen Landry.

Un exterminateur se rend à l’établissement chaque semaine, et parfois plus souvent. Mais aucune infestation de vermine ou de puces de lit n’a été répertoriée, pas plus que des problèmes d’eau potable, a assuré Mme Landry.

André Michel Boyer se plaignait aussi d’avoir été confiné en cellule pendant de longues journées, pour plusieurs semaines, en raison d’événements violents ou d’épidémies.

Il n’y a pourtant eu aucun « lock-down » général des prisonniers pendant la durée de la détention de Boyer, a affirmé Carmen Landry.  

Le secteur où il se trouvait accueille 44 détenus, qui se partagent trois douches, deux bouilloires et un grille-pain, a détaillé la directrice. Certains trouvent sans doute cette situation difficile, « mais cela reflète la réalité, c’est la même chose dans tous les secteurs », a-t-elle souligné.

La Couronne demande 11 ans de détention pour Boyer, qui a plaidé coupable, en avril dernier, à des accusations d’homicide involontaire et d’outrage à un cadavre.  

L’avocate de la défense, Annie Émond, a plaidé de son côté pour une peine de cinq ans et demi. Elle a aussi demandé que la détention préventive de son client soit calculée à temps et demi ou double, pour tenir compte des difficiles conditions d’incarcération.

André Michel Boyer a affirmé que c’est d’abord Domenico Iacono qui l’a attaqué, lors d’une dispute qui a mal tourné au sujet d’une dette de 100 000 $.  

La juge Lyne Décarie annoncera sa sentence le vendredi 27 septembre.