L’homme accusé d’avoir poignardé un marcheur sur le mont Royal, il y a deux ans, a été reconnu coupable mercredi de voies de fait graves. Jean Therrien, qui dormait à l’époque sur la montagne, voulait « protéger son territoire » en s’attaquant à sa victime, a conclu le tribunal.  

Louis Bourque et son fils trentenaire regardaient la pleine lune sur le mont Royal, le soir du 7 août 2017, lorsqu’ils ont entendu un homme crier au loin. Un peu plus tard, vers 21 h 45, un homme s’est approché d’eux en criant et en les éblouissant avec une puissante lampe de poche.  

La victime et son fils lui ont demandé de baisser la lampe de poche. Le ton a alors monté entre les trois hommes. Quelques secondes plus tard, Louis Bourque a senti une douleur à son abdomen. C’est en retirant son chandail, au chalet de la montagne, qu’il s’est rendu compte que du sang coulait sur lui. Il a finalement été opéré d’urgence, en état critique à l’hôpital. Jean Therrien a été arrêté sur la montagne à la suite d’une battue d’envergure menée par les forces de l’ordre.  

Le juge Del Negro a rejeté complètement le témoignage de Jean Therrien qui se représentait seul. « Le Tribunal n’a aucune hésitation à dire qu’il ne croit aucunement la version de l’accusé. […] Son témoignage était dépourvu de spontanéité, de sincérité et parfois illogique et incohérente », a conclu le juge.

Les témoignages de la victime et de son fils ont été jugés « crédibles » par le magistrat, malgré quelques incohérences. Même s’ils n’ont pas vu le visage de l’accusé, les deux témoins ont été en mesure de décrire de façon juste sa chevelure particulière, sa grande taille et son accent. De plus, d’autres éléments circonstanciels permettent au juge de conclure « fermement » et « moralement » que Jean Therrien est l’auteur de l’agression de Louis Bourque.

Notons que Jean Therrien a été acquitté du chef de tentative de meurtre, il y a quelques semaines, à la demande de la Couronne.

La cause revient en septembre prochain en vue de l’étape des observations sur la peine.