(Montréal) Un Montréalais accusé d’incitation à la haine sur l’internet contre des Juifs a été jugé non criminellement responsable pour cause de troubles mentaux, mais il devra se conformer à une longue liste de conditions, notamment celle de ne pas se servir des réseaux sociaux.

Le procès de Robert Gosselin a pris fin vendredi au palais de justice de Montréal après qu’une évaluation psychiatrique ait révélé que l’homme de 56 ans ne pouvait être tenu responsable des crimes.

Robert Gosselin a été accusé de deux chefs d’accusation de menaces et d’un chef d’incitation à la haine en lien avec des publications sur la page Facebook du Journal de Montréal. L’un des messages menaçait « d’éliminer les Juifs en tuant toute une école de filles juives ».

Il avait été libéré sous caution après son arrestation en octobre dernier, mais il était soumis à des conditions strictes, telles que de se tenir loin des synagogues et des écoles juives.

Ces conditions seront maintenues, a confirmé la procureure Diane Mulinda lors d’un entretien téléphonique.

Les menaces antisémites ont été proférées quelques jours avant l’attaque du 27 octobre contre une synagogue à Pittsburgh l’année dernière, ce qui a accru l’anxiété de la communauté montréalaise.

Décrivant le climat comme un moment sans précédent dans la vie juive nord-américaine, le rabbin Reuben Poupko, coprésident du Centre consultatif des relations juives et israéliennes, s’est dit convaincu que certains membres de la communauté auraient préféré l’incarcération.

« Évidemment, nous acceptons la décision du juge et nous espérons seulement que les personnes chargées de faire respecter les conditions le feront avec diligence, et nous espérons qu’il les respecte », a déclaré M. Poupko vendredi.

Mme Mulinda a déclaré que Robert Gosselin avait admis les faits avant qu’une série de conditions ne soit imposée.

« Il va être suivi par un médecin, il va falloir qu’il prenne ses médicaments comme il le fait », a-t-elle déclaré.

Il lui sera également interdit de posséder des armes, il sera suivi par un tribunal et ne sera pas autorisé à utiliser les réseaux sociaux sous aucun prétexte.

Mme Mulinda a déclaré que cette affaire envoie tout de même un message de dissuasion. « C’est inacceptable », a-t-elle lancé.