(Longueuil) Un ancien policier de Montréal et ex-entraîneur de hockey mineur à Greenfield Park a été arrêté mardi et est accusé de plusieurs crimes à caractère sexuel impliquant des garçons de neuf à 16 ans.

Le Service de police de l’agglomération de Longueuil indique que François « Frank » Lamarre, qui réside à Greenfield Park depuis près de 50 ans, avait été entraîneur de hockey mineur dans cette ville, dans les années 1970 et 1980.

De 1972 à 1997, « Frank » Lamarre aurait commis divers crimes à caractère sexuel à l’endroit de quatre garçons âgés a l’époque de neuf à 16 ans. La police croit que d’autres infractions auraient pu être commises avant ou après ces dates. M. Lamarre avait entre 24 et 49 ans à l’époque et a habité dans les rues Springfield et Campbell. Il changeait souvent de véhicule, mais les enquêteurs savent qu’il a conduit des voitures Ford et Cadillac à l’époque.

« Frank » Lamarre est accusé de grossière indécence, d’attentat à la pudeur, d’agression sexuelle, d’« avoir touché une partie du corps d’une personne de moins de 14 ans à des fins sexuelles », et d’« avoir invité, engagé ou incité une personne de moins de 14 ans à le toucher à des fins sexuelles ».

La police précise que les infractions auraient notamment été commises chez lui à Greenfield Park, dans son véhicule ou dans des arénas. Certaines des présumées victimes étaient des jeunes impliqués dans le hockey, mais d’autres vivaient dans le même quartier que l’accusé.

Quatre présumées victimes ont jusqu’ici porté plainte, mais la police croit que le suspect aurait posé des gestes illégaux à caractère sexuel auprès de plusieurs autres victimes, à des époques différentes et dans d’autres circonstances, « étant donné qu’il était en contacts fréquents avec de jeunes garçons », a indiqué en entrevue le sergent Patrick Barrière, de la police de Longueuil. « D’ailleurs, les enquêteurs croient qu’il pourrait y avoir des témoins et des victimes qui habitent maintenant ailleurs au Canada et même aux États-Unis », a ajouté le sergent Barrière.

Mercredi, un conseiller municipal représentant Greenfield Park, Wade Wilson, a publié une déclaration pour informer qu’il figurait parmi les victimes de Lamarre.

Dans une entrevue avec La Presse canadienne, Wade Wilson a affirmé que Frank Lamarre l’avait agressé « environ une douzaine de fois » il y a près de 45 ans, alors qu’il avait 12 ans. Wade Wilson, 57 ans, a déclaré qu’il s’était présenté à la police mercredi matin après avoir appris l’arrestation de Frank Lamarre.

Le conseiller pratiquait le sport à l’époque et il a dit que Frank Lamarre s’était liait d’amitié avec lui.

Wade Wilson soutient que le suspect l’invitait pour une crème glacée ou un dîner « et ensuite, quand il te mettait dans la voiture, il commencerait à se tirailler et à te toucher ».

Il a déclaré qu’il avait tenté d’oublier les abus et qu’il n’avait communiqué avec la police qu’après avoir appris que d’autres personnes disaient avoir été abusées par Frank Lamarre.

« Je ferai ce que je dois faire maintenant », a déclaré Wade Wilson. « Si je suis appelé à témoigner et à comparaître, je ferai le nécessaire. »

Aucune accusation n’a été portée en lien avec les allégations de Wade Wilson, qui n’ont pas été prouvées. Frank Lamarre n’a pas pu être joint pour commenter mercredi.

Par ailleurs, selon la police, les garçons savaient que l’accusé était policier, mais aucun crime n’aurait été commis alors qu’il était en devoir. M. Lamarre a pris sa retraite de la police de Montréal en 1994.

François Lamarre a été arrêté mardi pour être interrogé et il a été remis en liberté avec plusieurs conditions à respecter en attente de son procès. Il lui est notamment interdit d’être avec des mineurs, d’être dans un parc, un aréna, un centre communautaire, et bien sûr de communiquer avec les victimes présumées. Il devrait comparaître le 19 décembre prochain au palais de justice de Longueuil. L’enquête policière avait débuté en février.

Les enquêteurs demandent à toute personne détenant de l’information de communiquer avec la police, et signalent que toutes les informations transmises seront traitées de façon confidentielle. « Ça prend beaucoup de courage pour les victimes de dénoncer ce type d’actes et les enquêteurs vont être là pour les écouter, pour protéger les victimes et leur identité », a assuré mercredi le sergent Barrière.