Guy Ouellette clame son innocence et poursuit le gouvernement du Québec pour un demi-million de dollars, un an après son arrestation par l'Unité permanente anticorruption (UPAC).

Cette opération policière « fortement répréhensible » a « détruit la santé, la réputation et la vie politique » du parlementaire, fait-il valoir dans sa poursuite.

L'UPAC a arrêté M.  Ouellette en octobre 2017 parce qu'elle le soupçonnait d'avoir participé à la fuite de certains documents d'enquête vers les médias de Québecor. Juste avant l'arrestation, les agents anticorruption l'avaient convoqué dans un stationnement de la grande région de Québec en lui envoyant des textos à partir du téléphone d'un ami.

Son appartement avait aussi été perquisitionné.

À ce jour, le député de Chomedey n'a pas été accusé en lien avec cette affaire. Il y a quelques semaines, la justice a cassé les mandats utilisés pour saisir un ordinateur et un téléphone qui lui appartiennent.

Ceux-ci contenaient « une quantité énorme d'informations, extrêmement confidentielles et privilégiées », allègue le député, expliquant qu'il « recevait des informations privilégiées [...] aux fins de reddition de compte de l'UPAC ».  

M. Ouellette avait temporairement été écarté de ses responsabilités à l'Assemblée nationale dans la foulée de son arrestation.

« Arrêté à tort et sans motif »

Sa poursuite, dont l'existence a d'abord été rapportée par Radio-Canada, qualifie de « fortement répréhensible » l'opération policière de l'UPAC. Le député reproche aux policiers anticorruption d'avoir usurpé l'identité de l'un de ses amis pour l'appâter, d'avoir soumis de fausses déclarations à un juge pour obtenir des mandats et de leur avoir caché des informations cruciales.

M. Ouellette souligne notamment le fait que des policiers de l'UPAC ont obtenu un mandat contre lui le jour même où leur patron, le commissaire Robert Lafrenière, témoignait devant une commission parlementaire qu'il présidait.

Le député « a été ciblé de façon trompeuse par l'UPAC » et « se trouve victime de ce stratagème, sans pour autant avoir reçu des excuses publiques de l'UPAC », dénonce-t-il.

Guy Ouellette « n'est pas et n'a jamais été la source des médias ; il a donc clairement été arrêté à tort et sans motif », continue-t-il dans sa poursuite. Dès son arrestation, il a « été présenté au public comme étant un criminel, coupable de crimes d'autant plus odieux qu'ils touchaient à l'administration de la justice, à laquelle il avait pourtant consacré sa vie. »

Le député évalue à 550 000 $ les dommages qu'il a subis par la faute de l'UPAC : 250 000 $ en perte de réputation, 200 000 $ en dommages moraux et 100 000 $ en pertes monétaires.

Le député a remporté ses élections début octobre, obtenant un nouveau mandat comme député de Chomedey.

Juste après la campagne électorale, il a toutefois été exclu du caucus libéral par ses membres après qu'il ait été visé par des allégations de fuites de renseignements au profit de la Coalition avenir Québec (CAQ). Deux adresses courriel liées à M. Ouellette avaient été utilisées pour faire fuiter de l'information en novembre 2016, selon le Journal de Montréal.

Le ministère de la Justice n'a pas immédiatement rappelé La Presse pour réagir au dépôt de la poursuite.