La série de petites annonces accompagnées de photos coquines semblaient toutes rédigées par des jeunes filles qui se prostituent de façon indépendante, volontairement. Elles se disaient «ouvertes d'esprit», «sociables» et voulaient faire des rencontres tout en gagnant un peu d'argent. Mais derrière ces annonces retrouvées dans plusieurs villes canadiennes se cacherait plutôt un violent proxénète qui exploitait au moins une victime afin d'empocher ses gains.

Le suspect dans cette affaire, Louis Edcar Augustin, est maintenant la cible d'un mandat d'arrestation pancanadien obtenu par l'Équipe intégrée de lutte contre le proxénétisme, un regroupement d'enquêteurs de divers services de police québécois. Le proxénète montréalais de 28 ans, reconnu pour être actif au Québec et en Ontario, a disparu dans la nature après avoir été dénoncé par une jeune femme.

«Louis Edcar Augustin fait face à des accusations de voies de fait, d'avantage matériel provenant de la prestation de services sexuels, de publicité de services sexuels et de proxénétisme», a précisé le groupe d'enquêteurs dans un communiqué lundi.

L'acte d'accusation déposé à la cour évoque une femme qui aurait été violentée, contrôlée et exploitée par Augustin pendant plus d'un an. La situation aurait perduré jusqu'en mars dernier, à Montréal ainsi qu'à divers endroits du Canada.

Selon nos informations, les policiers n'écartent pas la possibilité qu'Augustin ait pu faire d'autres victimes, dont il aurait vendu les services à travers des petites annonces sur des sites d'escortes, tout en se promenant de ville en ville.

«Pour l'instant, il est relié à un dossier de proxénétisme», lit-on dans le communiqué de la police.

Considéré violent

Une récompense de 2000 $ est offerte pour toute information qui conduirait à l'arrestation du suspect. Augustin pourrait se trouver dans la région de Montréal ou en Ontario, selon les enquêteurs, qui demandent aux citoyens de ne pas l'approcher car il est considéré violent.

Louis Edcar Augustin a déjà présidé une compagnie à son nom, baptisée Augustin Entertainment, qu'il avait fait enregistrer dans un petit centre commercial de North York, un district de Toronto.

En 2016, il avait été condamné à 270 jours de prison en Alberta, après avoir été arrêté par la GRC en possession d'une panoplie de cartes d'identités frauduleuses. Selon la preuve amassée à l'époque, il aurait recruté des consommateurs de drogue à qui il fournissait des stupéfiants en échange de leur participation à des transactions frauduleuses avec les pièces d'identités.