L'importateur de cocaïne Ray Kanho, qui avait été impliqué dans une livraison de 218 kg à l'aéroport Montréal-Trudeau qui avait provoqué l'émoi chez les lieutenants de la mafia montréalaise durant l'enquête Colisée, obtiendra bientôt sa libération d'office, après avoir purgé les deux tiers de sa sentence de huit ans et deux mois.

Même si la Commission des libérations conditionnelles du Canada écrit que Kanho exprime une motivation à devenir un citoyen respectueux des lois et rappelle que quatre délinquants sur cinq présentant le même profil ne récidiveront pas, elle lui impose des conditions particulières. Ainsi, l'homme de 38 ans, considéré comme une relation de la mafia par la police, devra éviter toute personne ayant un casier judiciaire ou liée au trafic de stupéfiants et au crime organisé traditionnel italien. En outre, il devra divulguer ses états financiers régulièrement et occuper un emploi.

« Votre comportement institutionnel et le choix de vos fréquentations au pénitencier démontrent que vous affichez encore des valeurs criminelles et que vous n'avez pas encore fait un choix clair et définitif relativement à la voie que vous comptez prendre », écrit la Commission dans sa décision rendue le 5 janvier.

En janvier 2005, Kanho et son groupe avaient organisé une importation de 118 kg de cocaïne. La drogue avait toutefois été saisie par les enquêteurs de la Gendarmerie royale du Canada, qui ont annoncé dans les médias avoir mis la main non pas sur 118 kilos, mais bien 218. Une importante quantité avait en effet été ajoutée à l'insu des chefs de la mafia, vraisemblablement pour ne pas avoir à payer une taxe supplémentaire à l'organisation.

Ray Kanho et le chef de sa cellule, Giuseppe Torre, avaient été obligés de s'expliquer auprès des dirigeants de la mafia.

Devant les commissaires aux libérations conditionnelles l'automne dernier, Kanho avait nié être impliqué dans l'ajout des kilos, affirmation contredite par un ancien complice lors d'une autre audience tenue peu après.