Deux des trois adolescentes d'Ottawa accusées d'avoir ajouté des jeunes filles à leur compte Facebook et d'autres réseaux sociaux avant de les forcer à travailler comme «escortes» ont fait volte-face et décidé de plaider coupable, jeudi.

Les trois accusées, dont l'identité est protégée par une ordonnance de non-publication, avaient d'abord plaidé non coupable en avril à une longue liste d'accusations dont la lecture complète en cour avait pris plus de 20 minutes. Deux d'entre elles ont plutôt conclu une entente avec les procureurs de la Couronne.

La juge Diane Lahaie a demandé qu'un rapport présentenciel lui soit remis, de même qu'une évaluation psychiatrique de la jeune fille de 16 ans ayant plaidé coupable à six accusations, dont celles de trafic humain, de fabrication et de distribution de pornographie juvénile et d'exploitation. Sa peine devrait être connue le 20 décembre.

La deuxième adolescente, une jeune fille de 17 ans, fait face au moins grand nombre d'accusations dans cette affaire. Elle est notamment accusée d'exploitation, d'agression, d'avoir proféré des menaces et brisé les conditions de sa liberté conditionnelle.

Quant à la troisième accusée, qui serait la leader du groupe, elle plaide toujours non coupable. L'adolescente de 16 ans est sous le coup du plus grand nombre d'accusations, et son procès se poursuivra en octobre.

Certaines des victimes présumées, âgées entre 13 et 17 ans, ont été forcées d'avoir des relations sexuelles avec des «clients» des accusées, en plus d'avoir été battues, enfermées et volées, avait déclaré en cour le procureur Julien Lalonde à l'ouverture du procès. Plusieurs victimes se sont également fait arracher leurs vêtements et ont été prises en photos nues, selon les procureurs.

«Elles s'étaient fait dire qu'elles travailleraient comme escortes», avait souligné Me Lalonde dans ses remarques préliminaires.

Une adolescente de 13 ans avait notamment été agressée après que sa mère l'eut déposée à ce qu'elle croyait être une nuit chez une amie, ont déclaré les procureurs.

La mère de la victime a immédiatement contacté la police lorsque sa fille est arrivée en pleurs à la maison, le lendemain matin.

Ces étonnantes allégations, qui avaient défrayé la manchette pour la première fois l'an dernier, ont rappelé aux parents la nécessité de faire preuve de prudence quant aux connaissances que peuvent entretenir leurs adolescents sur des sites tels Facebook et Twitter.

Dans un autre cas, un homme dans la trentaine aurait déboursé 60 $ pour des rapports sexuels buccaux avec une adolescente de 16 ans. Un autre client potentiel aurait quant à lui refusé d'avoir une relation sexuelle avec l'une des victimes après que l'adolescente lui eut clairement fait comprendre qu'elle n'était pas consentante.

Les adolescentes accusées dans cette affaire ont été arrêtées dans la région d'Ottawa en juin 2012.