Trois résidants du Plateau Mont-Royal intentent une poursuite de 138 000$ contre trois policières du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), qu'ils accusent de les avoir rudoyés et fait accuser sous un faux motif d'entrave. Stéfanie Trudeau, surnommée matricule 728, est du nombre, bien que son implication semble plus ténue.

Les autres policières visées sont Marie-Isabelle Turcotte et Karine Tait. Les événements reprochés se seraient produits dans le quartier du Plateau Mont-Royal, au début de la nuit du 26 avril dernier, après une manifestation étudiante. Liam Buckley, étudiant de l'Université McGill de 21 ans, raconte qu'il filmait des policiers près des avenues Coloniale et des Pins, quand il a vu deux policières bousculer un homme et une femme avec leurs bâtons et les arrêter, «sans raison», à son avis. Il s'est approché et a demandé aux policières leur numéro de matricule, car il voulait signaler ce qu'il avait vu.

Les policières, qu'il désigne comme Tait et Turcotte, auraient demandé à M. Buckley d'arrêter de filmer et auraient refusé de fournir leur numéro de matricule. Elles auraient ensuite arrêté M. Buckley et saisi sa caméra. Selon ce dernier, l'agente Stéfanie Trudeau était présente et aurait demandé comment effacer ce qu'il avait filmé. Ses paroles ont été enregistrées, selon le plaignant. Il a été amené au Centre opérationnel Sud, où il a passé la nuit. Il a été relâché après avoir signé une promesse de comparaître.

Les deux autres plaignants, François Bergeron, pompier et agent de sécurité, et Jaclyne Mainville-Gagné, qui travaille en cinéma, forment un couple et sont âgés de 25 ans. Dans la poursuite, ils racontent que le soir en question, ils se trouvaient au domicile de monsieur, rue De Bullion, et ont entendu les bruits de la manifestation et les hélicoptères. Vers 1h, ils sont sortis pour voir. La femme était en pyjama. Un policier leur a dit que c'était terminé. Ensuite, à l'intersection des avenues Coloniale et des Pins, ils disent avoir vu deux policières sortir de leur voiture, aller vers un groupe de résidants qu'ils connaissaient et leur crier de circuler, en se servant de leurs bâtons de façon agressive. Le couple s'est approché et aurait dit aux policières que leurs manières étaient injustifiées. Résultat, M. Bergeron et Mme Mainville-Gagné ont été arrêtés, menottés et ont passé la nuit au poste. Ils ont été relâchés le matin.

Les trois ont été accusés d'entrave à l'égard des policières Turcotte et Tait, et sont en attente de procès à la cour municipale. Ils soutiennent que les policières ont agi avec malice et les ont fait accuser faussement. Ils leur reprochent aussi un manque de professionnalisme.

Enquête sur le matricule 728

L'enquête au sujet des événements survenus au début du mois d'octobre sur l'avenue Papineau et impliquant l'agente Stéfanie Trudeau n'est pas encore terminée, selon le service des relations publiques du SPVM.